La planète se dérègle, nos économies se dérèglent, plusieurs de nos territoires souffrent encore d'une industrie disparue et beaucoup de nos concitoyens se sentent éloignés de la start-up nation que vos gouvernements ont promue comme un nouvel eldorado. À mesure que croît cette inquiétude, l'enjeu social et écologique est devenu indissociable d'un besoin de plus grande protection et du retour des proximités. Le local traduit non seulement la volonté de se réapproprier son environnement mais aussi un besoin de solidarité, dans un monde globalisé qui nous inquiète et nous échappe. Notre pays, comme les pays voisins, fourmille aujourd'hui d'initiatives multiples, souvent passionnantes et créatives, associatives – c'est l'économie sociale et solidaire, comme on l'a dit tout à l'heure – ou privées, exaltant le proche et le collaboratif : nous ne pouvons que nous féliciter de ces initiatives et les encourager. Nous devons aussi nous réjouir de la créativité locale ainsi encouragée, des énergies et des solidarités créées. Cependant, on le sait, les problèmes globaux de nos sociétés modernes ne se résoudront pas tous par l'addition d'initiatives locales. Et dans l'exaltation du local par nos collègues du Rassemblement national pointe toujours, de manière plus ou moins fine, le risque du repli,…