Eh bien, disons que nous avons depuis fait quelques travaux, avant les autres, pour rouvrir la fenêtre…
La deuxième leçon, c'est qu'une LPM peut être respectée. Et, croyez-moi, sans vouloir remuer le couteau dans la plaie et revenir sur celles qui ont précédé la LPM 2019-2025, une telle leçon est loin d'être évidente. Surtout lorsque la loi en question n'est pas un texte de coupes, mais un budget de réparation, en forte hausse, avec des « marches » très significatives. Certes, morceau avalé n'a plus de goût, mais permettez-nous de le savourer tout de même un peu. Il y a là quelque chose de profondément rassurant pour la parole politique – et avouez qu'en la matière, on a parfois besoin d'être rassuré.
Si l'on entre à présent dans le détail de cette tentative de bilan, quels autres aspects pouvons-nous explorer ?
D'abord, force est de constater qu'une LPM à hauteur d'homme, c'est possible. Lorsque je pense à l'engagement de celles et ceux qui sont prêts au sacrifice ultime pour notre pays, pour notre sécurité, je me dis qu'un texte à leur hauteur est sans doute le minimum qu'on leur doit. Un intérêt accru accordé aux militaires et à leurs familles, des équipements individuels améliorés, la priorité donnée à l'amélioration du quotidien du soldat, une gestion des carrières repensée : tout cela importe. À cet égard, la question des infrastructures de nos emprises doit demeurer un axe d'effort.
Mais être à hauteur d'homme, c'est aussi être à hauteur de celles et ceux qui n'appartiennent pas à l'institution, grâce à un lien armées-nation renouvelé.
Autre leçon : il est difficile de concevoir une programmation sur plusieurs années dans un monde en constante évolution – et pas toujours vers le meilleur, vous me l'accorderez ; des réajustements sont donc nécessaires. À la hausse, c'est toujours mieux ; je remercie donc M. le ministre Sébastien Lecornu d'avoir annoncé 1,5 milliard de dépenses supplémentaires destinées notamment à amortir les effets de l'inflation. Cependant, nous devrons, à l'avenir, mieux associer le Parlement – je sais que cette préoccupation est partagée tant sur ces bancs qu'à l'hôtel de Brienne – lorsque ces évolutions inévitables interviendront, qu'elles consistent en des réallocations à dépense constante ou en des dépenses supplémentaires.
Tel est, rapidement dressé, le bilan de la LPM 2019-2025 selon le groupe Horizons.
Et l'avenir, me direz-vous ? Je crois avoir esquissé quelques pistes pour le futur, mais je veux redire ici à quel point nous souscrivons à la citation inscrite sur un mur de la salle de réunion de notre commission : « La défense ! C'est la première raison d'être de l'État. » Si nous n'existons plus, hommes et femmes, comme une nation, avec ses valeurs, rien d'autre ne peut se construire.
Je suis plein d'espoir : grâce à la nouvelle LPM, nous saurons, j'en suis sûr, bâtir les fondations d'un pays puissant et prospère. Rappelons-nous cependant avec Edgar Morin que « quand on parle d'espoir, il s'agit toujours d'une possibilité et jamais d'une certitude ». À nous, donc, de prendre notre part pour que l'espoir advienne !