Eh non, la page n'est pas tournée : nous avons assisté à une mobilisation historique le 1er mai, un référendum est toujours possible et, dès le début du mois de juin, un mouvement social et une initiative parlementaire se conjugueront de nouveau pendant quarante-huit heures afin d'abroger votre projet de retraite à 64 ans.
Voilà de quoi occuper vos « cent jours » pendant lesquels vous continuerez de traîner cette casserole – ainsi que d'autres, de la vie chère aux salaires bloqués. La majorité des Français, qui s'oppose à cette réforme, compte, elle, sur cette période pour décrocher la timbale en obtenant le retrait de votre projet de loi.
Puisque le seul objectif de cette réforme est de donner satisfaction aux marchés financiers et à l'Europe libérale, je vous donne un conseil : arrêtez tout de suite de vouloir charger la barque ! Car, quelles que soient les rumeurs, et en dépit des propos tenus à l'instant par M. Bruno Le Maire au sujet d'une petite chasse au gaspi, vous semblez bel et bien préparer méthodiquement, précisément et mécaniquement, une baisse de 5 % des dépenses utiles de l'État – santé, éducation, logement ou encore environnement – et ce, comme toujours, sans envisager un seul instant de dégager des recettes sur les aides publiques aux grandes entreprises ni de mettre à contribution leurs profits.
Dès lors, ma question est simple : êtes-vous définitivement adeptes de la politique de la terre brûlée sociale ?