Intervention de Ugo Bernalicis

Réunion du mercredi 29 mars 2023 à 9h30
Commission des lois constitutionnelles, de la législation et de l'administration générale de la république

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaUgo Bernalicis :

Les collègues d'extrême droite ont levé les yeux au ciel quand Thomas Portes a dit que la théorie du grand remplacement avait été reprise par trois candidats à l'élection présidentielle. Il est vrai que Marine Le Pen prend cette expression avec des pincettes – en revanche, sur le fond… En 2018, elle déclarait ceci : « Jamais, dans l'histoire des hommes, nous n'avons vu de société qui organise ainsi une submersion irréversible et d'une ampleur non maîtrisable, qui, à terme, fera disparaître, par dilution ou substitution, sa culture et son mode de vie. » N'est-ce pas ce qui a été théorisé par M. Camus sous le nom de grand remplacement ? Plus récemment, votre grand chef, Jordan Bardella, a déclaré que la théorie du grand remplacement désignait une réalité juste mais qu'elle était trop « intellectuelle » – cela laisse songeur… Quant à Éric Zemmour, il en a fait le cœur de sa campagne présidentielle. Nous avions d'ailleurs dénoncé la dérive à l'œuvre durant la campagne. Dans un de ses meetings, Valérie Pécresse avait repris à son compte l'expression, avant de comprendre que ce n'était peut-être pas une bonne idée. Il n'empêche qu'on observe une dissémination de ce concept pour le moins intrigant, si ce n'est criminel, ainsi qu'une démultiplication des canaux médiatiques diffusant ce genre de théorie, sans en reprendre forcément le slogan. L'intention, pour leurs détenteurs, est clairement de faire basculer le pays dans une idéologie d'extrême droite.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion