Les membres de l'association doivent faire face non seulement à des menaces et à des actions violentes de la part de l'extrême droite mais aussi à une mise en cause politique régulière par la majorité et certains ministres, qui les ont comparés à plusieurs reprises à des passeurs, ce qui revient à présenter leur action comme illégale. Et dès lors que c'est illégal, les groupuscules d'extrême droite s'estiment fondés, puisque l'État ne fait rien, à agir à sa place.
La même logique était à l'œuvre lors de l'action menée par Génération identitaire à la frontière. J'ai entendu, dans la législature précédente, des membres du Gouvernement reprendre les termes utilisés par ces groupuscules : que les migrants n'ont pas à passer par là, que c'est un scandale, qu'il y a une invasion migratoire… D'ailleurs, à l'époque, leur action avait suscité peu de condamnations, voire aucune, dans les rangs de la majorité, et notamment de la part du ministre Gérard Collomb. Sous la pression, Génération identitaire a fini par être dissous, mais ses anciens membres continuent leurs actions sous d'autres formes et par d'autres moyens. D'où l'utilité tant de cet amendement que de cette proposition de loi, pourtant en partie dénaturée par cette majorité qui a l'habitude de jouer avec le feu.