Je ne connaissais pas les faits dont a fait état Mme Garrido. J'ai écouté son témoignage et je tiens à dire que je suis outré par les menaces qui ont été proférées à son encontre.
Toutefois, si nous condamnons tous ces propos, cela ne signifie pas qu'on n'a pas à le faire lorsqu'ils proviennent de l'extrême gauche. Je peux vous assurer qu'un certain nombre de mes collègues reçoivent de la part de cette mouvance des messages à peu près de la même teneur que celui que vous venez de lire. J'ai vu les images très choquantes d'un étudiant tabassé au sol par des membres de la Jeune Garde, groupuscule d'extrême gauche. Il n'y a pas, d'un côté, une bonne violence et, de l'autre, une mauvaise. Si demain un attentat venait à être commis, qu'allons-nous faire ? Le condamner s'il est l'œuvre de l'extrême droite mais, s'il provient de l'extrême gauche, expliquer aux familles des victimes que, comme l'objectif était de lutter contre le capitalisme ou contre le réchauffement climatique, on ne va pas enquêter ?
Il n'y a pas de hiérarchisation possible. Soit l'on est dans le camp du respect des institutions et de la démocratie, et l'on se fait élire au Parlement pour défendre ses idées, soit l'on pense que ce sont la violence, le meurtre, la menace qui font avancer les choses. Ne laissons pas penser qu'il y aurait un terrorisme romantique et acceptable. Il arrive que l'on montre le mauvais exemple, par exemple en proposant la décapitation d'un ministre ou en tenant des propos violents. En refusant la possibilité d'un terrorisme d'extrême gauche, on enverrait un signal terrible. Le rôle de l'Assemblée nationale n'est pas de jeter de l'huile sur le feu, il est d'apaiser cette société qui va mal. Tous les terrorismes, tous les groupuscules violents sont condamnables : j'aimerais vous l'entendre dire.