La menace de l'ultradroite est réelle, elle n'a cessé de s'intensifier ces dernières années. Le groupe Libertés, indépendants, outre-mer et territoires (LIOT) tient à rappeler fermement que l'inaction de l'État ne peut être une solution acceptable face aux violences des groupuscules.
Chacun a pu le constater dans sa circonscription, ces derniers mènent des actions violentes et des attaques dirigées contre notre État de droit, nos institutions, mais également nos concitoyens. Face à ces dérives extrémistes souvent fondées sur des considérations racistes et xénophobes, notre assemblée s'honorerait à faire front commun. Le groupe LIOT comprend donc pleinement les inquiétudes légitimes exprimées par le rapporteur.
En tant que députée de la première circonscription de Mayotte, terre française à majorité musulmane, je tiens à parler des victimes de la menace terroriste d'extrême droite. Les attaques visant les musulmans de France sont une blessure et une peur traumatisante pour toute la nation. Les attaques contre les croyants et les lieux de culte ainsi que les discours haineux alimentent un malaise diffus qui déchire notre tissu républicain – la communauté juive de France ne le sait que trop. Je refuse d'entrer ici dans un débat malsain de surenchère victimaire ou dans un débat sémantique. Je rappelle simplement que notre attachement à la laïcité, qui protège la liberté de croire et de ne pas croire, ne peut servir d'alibi pour ne pas regarder en face la haine et la menace.
Certes, par le passé, la réponse de l'État a pu être ferme – je pense à la dissolution de certaines associations particulièrement dangereuses comme Génération identitaire –, mais force est de constater qu'elle n'est pas à la hauteur des enjeux. Le combat contre la haine et la violence doit se mener sur un plan judiciaire ; il serait mal avisé, voire dangereux de politiser notre justice.
Sur le fond, ce texte relève plus du marqueur politique pour le groupe Écologiste-NUPES. Il se borne à demander un simple rapport sans proposer de nouvelles mesures de lutte contre les groupuscules violents, ce que nous déplorons. Son adoption aurait malheureusement peu d'impact. Rien ne garantit que le Gouvernement rende le rapport demandé à l'instar de trop nombreuses demandes similaires demeurées sans réponse.
Sous la précédente législature, une commission d'enquête, créée à la demande du groupe La France insoumise, a été l'occasion d'un énième rapport et d'un état des lieux sur les groupuscules d'extrême droite. Si une actualisation peut se justifier étant donné la situation évolutive de cette mouvance violente, il aurait été préférable, plutôt que de se dessaisir de ses prérogatives au profit du Gouvernement, que notre assemblée s'empare déjà des outils et travaux à sa disposition pour adopter des moyens de lutte concrets contre les groupes d'ultradroite.