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Intervention de Laurent Croizier

Réunion du mercredi 29 mars 2023 à 9h30
Commission des lois constitutionnelles, de la législation et de l'administration générale de la république

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaLaurent Croizier :

La lutte contre les extrémismes a toujours été la boussole des députés du groupe Démocrate. Nous ne serons complaisants à l'endroit d'aucune idéologie extrémiste, d'où qu'elle vienne. Le Bisontin que je suis ne peut aborder cette question sans citer Victor Hugo, partisan du suffrage universel et défenseur de la légitimité démocratique – « La République affirme le droit et impose le devoir » – dont la grandeur d'âme contraste avec l'étroitesse d'esprit qui caractérise l'extrémisme. Quand l'extrémisme prône le séparatisme et la haine, la démocratie et la République portent l'exigence du débat public par la parole et les idées, c'est-à-dire le devoir de renoncer à la violence.

Nous savons que les extrémismes se nourrissent des crises et alimentent le chaos pour une raison simple : ils y prospèrent. Cette société de haine qu'ils tentent d'installer est un poison pour la cohésion et l'unité nationales. La démocratie ne sera jamais la loi du plus fort ni du plus violent.

Les groupes parlementaires ont été à l'initiative de nombreux travaux et propositions : en 2019, le rapport d'enquête sur la lutte contre les groupuscules d'extrême droite en France ; plus récemment, la loi d'orientation et de programmation du ministère de l'intérieur, qui place la lutte contre les groupuscules violents parmi les objectifs gouvernementaux ; enfin, la mission d'information en cours sur l'activisme violent.

Je tiens à saluer l'action du Gouvernement, notamment celle du ministre de l'intérieur. Jamais un Gouvernement n'avait autant usé du droit existant pour dissoudre les associations ou les groupuscules extrémistes.

Compte tenu des initiatives parlementaires en cours ou récentes, notre groupe considère que cette proposition n'apporterait rien de nouveau au travail parlementaire. Nous ne voterons pas ce texte pour deux raisons : il feint de méconnaître l'historique du travail parlementaire en proposant ce qui a déjà été fait ou ce qui est en cours ; il ne nous semble pas équilibré.

La mobilisation des députés de notre groupe est totale pour lutter contre les groupuscules violents d'extrême droite, mais aussi contre ceux d'extrême gauche, que le rapporteur ne mentionne pas. Nous considérons que l'une et l'autre sont les deux faces d'une même pièce. Il ne saurait y avoir d'indignation sélective face à ceux qui s'en prennent à la République et à la démocratie.

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