Intervention de Gérard Leseul

Alors que les deux villes sont reliées en deux heures dix par TGV, le trajet en avion privé fait gagner à peine une heure et quart, tout en multipliant par 400 les émissions de C02. Ces chiffres sont multipliés par deux pour un Paris-Nice. Alors que, dans la loi « climat et résilience », nous avons péniblement adopté une disposition – minimaliste – permettant de prohiber les vols commerciaux intérieurs quand il existe une alternative en train de moins de deux heures trente, cela ne s'applique même pas aux jets privés ! La liaison Paris-Bordeaux en jet en est la preuve. En cohérence avec les dispositions précédemment adoptées, il serait au minimum nécessaire d'étendre la règle aux jets privés, hors usages sanitaires ou d'intérêt public.

Pour les liaisons où il n'existe pas d'alternative ferroviaire de moins de deux heures trente, mais disposant d'une ligne aérienne commerciale en activité, que constatons-nous ? Pour un trajet Paris-Nice, il faut compter une heure dix-huit en jet privé pour une émission de près de 927 kilogrammes (kg) de C02, alors qu'avec un vol commercial, ce serait une heure vingt-cinq, pour 233 kg de C02. Pour aller de Paris à Londres, le trajet en vol commercial s'effectue en une heure vingt et émet 105 kg de C02 alors qu'en jet, le trajet dure certes quarante-huit minutes, mais pour 574 kg de C02.

Il n'est pas nécessaire de multiplier les exemples pour démontrer que l'usage d'un avion privé n'est pas le meilleur choix environnemental. En outre, en présence d'une ligne commerciale régulière qui offre un temps de trajet assez proche de celui d'un jet, on ne peut arguer de l'enclavement…

Nous l'avons déjà dit, la réduction des émissions de gaz à effet de serre est une nécessité pour limiter le réchauffement climatique, améliorer le quotidien de tous et assurer l'habitabilité de la terre pour les générations à venir.