Nous le savons, soulever les problèmes n'est pas forcément chercher à les résoudre. Volontairement provocatrice, l'interpellation de ce soir, dans le cadre de la semaine de contrôle, n'a pas pour objectif en réalité de proposer des solutions. Il y a pourtant tant à dire, tant à faire. Je suis de ceux qui pensent que la protection de l'environnement ne doit pas être vécue comme une punition. Pour réussir la transition écologique, les politiques publiques doivent être accompagnées socialement. Nous le devons bien sûr aux plus fragiles, aux plus modestes, aux plus précaires. Nous le devons à la grande majorité des Françaises et Français qui souhaitent s'impliquer dans la préservation de la biodiversité et de notre planète, et ainsi préserver l'avenir de nos enfants et petits-enfants.
C'est pourquoi je souhaite pouvoir mettre à nouveau sur la table deux idées qui s'inscrivent dans le sens d'une croissance verte et qui paraissent essentielles. La première concerne la lutte contre la précarité énergétique. Une approche globale et performante des travaux et une avance remboursable à la mutation du bien : voilà en quoi consiste la prime climat, que mon collègue Boris Vallaud et moi-même avons proposée durant la précédente législature. Ce serait une solution pour faire basculer massivement les bâtiments, notamment l'habitat, vers une véritable performance énergétique. En tant que président d'une mission d'information sur la rénovation énergétique des bâtiments, j'espère que l'on ira encore plus loin et plus vite dans ce domaine.
S'agissant ensuite de la mobilité propre, monsieur le ministre, je reste persuadé qu'une transition massive passe aussi par l'acceptabilité sociale et par l'accession de tous à un véhicule propre. C'est d'abord au travers d'un principe de location que nous y parviendrons : le leasing social en est le premier pas mais n'y suffira pas. Le modèle du logement doit nous inspirer, dans une approche encore plus sociale. Quand on ne peut acheter son logement, on le loue et, pour aider à la location, il y a l'aide personnalisée au logement (APL). Je vous propose la même logique pour l'accès à un véhicule propre : l'aide personnalisée à la mobilité, l'APM.
Au final, il n'est pas heureux de surfer politiquement sur l'aspect punitif qu'aurait la transition écologique. C'est l'accompagnement, notamment social, qui permettra des transitions sociales. Pensez, mesdames et messieurs du Rassemblement national, à construire et à proposer des solutions pour la planète que nous laissons à notre jeunesse.