Le chercheur Camille François, pour sa part, a interrogé ces agents, qui relèvent soit d'une unité de police administrative (UPA), soit d'une brigade d'information de voie publique (BIVP). Il leur a demandé quelle vision ils avaient de la tâche qui leur est confiée. Voici ce qu'a répondu une brigadière cheffe : « C'est une mission que si on nous la retirait, on serait content. Parce que virer les gens, […] c'est pas notre tasse de thé ! Ce n'est pas une mission agréable. » Un autre policier a déclaré : « Les expulsions, pour moi, c'est la partie la plus pénible du boulot. C'est pour ça que je me le garde pour moi, et que je laisse ma collègue tranquille avec ça – pour pas qu'elle se barre ! »
En augmentant le nombre d'expulsions, vous imposerez à davantage d'agents de mettre des gens dehors, avec tout ce que cela signifie en matière de violence. Oui, votre proposition de loi est violente. Oui, être jeté hors de son domicile lorsque l'on est un locataire qui n'arrive plus à payer son loyer, c'est subir une violence, à la fois physique et symbolique.
Avez-vous pris la peine, monsieur le rapporteur, d'interroger les agents que vous allez envoyer à votre place, sur le terrain, exécuter la basse besogne que vous êtes en train de préparer ?