Avant toute chose, je tiens à rendre hommage au travail des forces de l'ordre qui servent notre pays, chaque jour, dans un climat hostile et à regretter l'absence du ministre de l'intérieur alors que nous devons nous prononcer sur un projet de loi relatif à la sécurité des Jeux olympiques.
Cent trente ans après qu'ils ont été réhabilités par la France, nous avons l'honneur d'accueillir les Jeux olympiques et paralympiques de 2024. Cet événement mondial nous honore et nous oblige.
Malheureusement, ce texte souligne l'impréparation dans laquelle est empêtré le Gouvernement pour organiser les Jeux. Ce projet de loi comporte des dispositions qui dépassent largement le cadre des Jeux olympiques ; et comme vous n'assumez pas une politique un peu sécuritaire, que par moments vous venez piocher dans le programme du Rassemblement national, vous utilisez les Jeux comme un prétexte.
Vous utilisez des caméras algorithmiques, au motif que vous ne voulez pas renouveler le fiasco de l'année dernière au Stade de France. Vous reprenez par conséquent l'une des recommandations du rapport du Sénat. Ce que révélait pourtant ce dernier, comme celui de l'Union des associations européennes de football (UEFA), ce sont les défaillances de votre gestion sécuritaire et vos mensonges concernant les supporters anglais. Le rapport souligne ainsi que « les premières déclarations ne correspondaient pas à la vérité », en faisant référence aux propos de M. Darmanin.
L'intelligence artificielle ne saurait remplacer la volonté politique. Si vous ne changez ni de chef, ni de méthode, nous revivrons les mêmes situations catastrophiques qu'au Stade de France, car les mêmes causes produisent toujours les mêmes effets. Ce ne sont pas les caméras algorithmiques qui affermiront la main tremblante de votre gouvernement, ni les positions laxistes du garde des sceaux. Tout au long de l'examen du texte, le groupe Rassemblement national vous a proposé des modifications de bon sens, dans un esprit constructif : réintégrer les soignants non vaccinés le temps des Jeux, pour éviter des carences de personnels dans le reste de la France – vous l'avez refusé. Garantir l'accès aux axes routiers pour ceux qui iront travailler chaque jour durant les Jeux – vous l'avez rejeté. Augmenter les peines et mettre en place des amendes forfaitaires délictuelles dissuasives, pour sanctionner rapidement et fermement ceux qui pénétreront sans billet dans les stades – vous l'avez aussi refusé. Limiter les caméras algorithmiques aux Jeux olympiques et paralympiques, afin de s'assurer de leur efficacité à protéger les Français – vous l'avez rejeté.
Toutes nos interrogations restent sans réponses : quid de la cybersécurité ? Quid de la sécurité privée, dont les acteurs pourraient suivre des formations hyperaccélérées ? Quid des expérimentations telles que la radio du futur ou les caméras algorithmiques ?
Malgré votre opposition à nos propositions de bon sens, je tiens à remercier les députés qui ont défendu des amendements transpartisans, notamment en matière de sécurité des données : au moins celles-ci seront-elles stockées en Europe. Protéger les intérêts des Français – en l'occurrence, protéger leurs données – est plus important que satisfaire les intérêts de boutiquiers de la NUPES, qui n'agit pas dans l'intérêt des Français et qui est incapable de reconnaître et de voter les bonnes idées des autres groupes.
À l'instar des Français, nous nous méfierons toujours des paroles de M. le ministre de l'intérieur et des outre-mer. « La France est prête pour la visite du roi Charles III », déclarait-il la semaine dernière. Nous avons vu ce qu'il en était. La France est-elle prête à accueillir les Jeux olympiques et leurs millions de visiteurs ? L'est-elle autant que pour la visite du roi Charles III et pour le fiasco du Stade de France ? Tout ce que vous avez accueilli, c'est le bateau de migrants Ocean Viking, et certains mineurs se sont mêmes échappés !