La meilleure énergie est celle que nous ne dépensons pas. Pour faire des économies d'énergie, il faut agir dès maintenant, idéalement avec un plan massif d'isolation des bâtiments. Mais ce n'est pas l'objet de ce texte, qui permet cependant d'aider les collectivités à avancer. Avec des écoles où la température descend en dessous de zéro en hiver et atteint des niveaux intolérables en été, des hôpitaux exsangues qui croulent sous les factures d'énergie, sans parler des pompiers et d'autres services publics, l'urgence, partout, est réelle.
Les contrats de rénovation énergétique prévus dans ce texte peuvent être des outils utiles, mais l'urgence ne saurait tout autoriser. Vous vous en doutez, nous n'aurions pas proposé le même type de texte. Cependant, depuis le début de la législature, la NUPES a toujours œuvré à faire progresser les textes, quand celles et ceux qui les défendaient avaient la volonté de construire, d'écouter et de prendre en compte les avis étayés – tel est le cas pour celui-ci. Nous avons donc été attentifs à ce que cette proposition de loi permette d'aller dans le bon sens, ou qu'à tout le moins, elle n'aille pas dans le mauvais.
La première version du texte posait problème en ce que le dispositif prévu n'était pas sans rappeler les partenariats public-privé, qui ont laissé des traces et des craintes dans les collectivités. L'expérimentation que vous proposez, fruit du travail des commissions de l'Assemblée et du Sénat – un véritable travail des deux assemblées, contrairement à d'autres lois, malgré ce qu'on nous raconte –, permettra de dresser le bilan des mécanismes qui fonctionnent, d'identifier ceux qui ne donnent pas satisfaction et d'apporter des améliorations. J'ai entendu, dans les interventions précédentes, la reconnaissance unanime de la réussite du travail en commun, pour peu que l'on s'en donne les moyens.
Les collectivités qui n'ont pas les ressources nécessaires pour mener à bien la rénovation énergétique pourront trouver des financements pour engager des chantiers nécessaires, en particulier les plus petites d'entre elles, les communes rurales et toutes celles, grandes ou petites, dont les dettes liées à l'explosion des prix de l'énergie s'entassent.
Les écologistes n'ont pas de position dogmatique sur la dette, qui peut être un désagrément, mais aussi un outil dès lors qu'elle permet d'investir et de construire dans l'intérêt général, pour lutter contre le réchauffement climatique par exemple – je me permets ce rappel, puisqu'on parle beaucoup de dogmatisme. Dans ces conditions, nous sommes favorables à la dette. En revanche, la dette climatique qui se creuse est un souci : elle porte atteinte à la fois à notre santé et à notre économie. Chaque jour passé sans agir la fait augmenter de manière exponentielle. Quant à la dette du système de retraite, c'est une belle chimère !
Le groupe Renaissance choisit avec ce texte de considérer que la dette peut être bonne ; je le note et vous en ai félicité, monsieur le rapporteur. J'espère que vous avez transmis cette information au ministre des finances, car il serait bon qu'il en prenne connaissance, tout comme le Président de la République.
Ce texte technique n'aura peut-être pas électrisé l'hémicycle, qui n'est pas tout à fait au complet, mais il permettra d'aider concrètement les collectivités dans leur travail d'isolation des bâtiments et donc dans un travail de résistance et de résilience face au réchauffement climatique. La sécheresse historique que nous avons connue cet hiver se prolongera au printemps et se poursuivra l'été prochain. Elle met en difficulté le pays tout entier. Les températures caniculaires des étés passés sont probablement les plus fraîches que nous connaîtrons pendant le reste de notre vie. Il est urgent d'agir, car les difficultés s'accumulent à tous les niveaux et sont coûteuses : pour les deniers publics, pour la santé, pour l'avenir et pour le climat. Ce texte n'a peut-être pas su écarter tout risque de dérive vers le privé, mais il représente un outil sincère de transition énergétique.
La coalition présidentielle a beaucoup moqué et vilipendé les écologistes pendant l'examen des textes relatifs aux énergies renouvelables et à l'accélération du nucléaire. Nous avons voté ce dernier hier, malgré un rapport de la Cour des comptes confirmant que nous avions raison d'alerter sur l'usage de l'eau pour les centrales nucléaires. Il est fort dommage que les législateurs n'en aient pas eu connaissance avant de voter. Malgré ces moqueries, nous sommes là pour soutenir les textes qui vont dans le bon sens et pratiquer la coconstruction ; face à nous pourtant, celle-ci n'est parfois qu'un mot, utilisé comme un chiffon rouge, sans jamais être une réalité.
Merci, monsieur le rapporteur, de nous permettre de souligner que les choses vont parfois dans le bon sens, comme c'est le cas aujourd'hui. Nous avons voté pour ce texte en commission et en commission mixte paritaire, nous voterons donc en sa faveur aujourd'hui encore.