J'aime à aborder cette question à partir de l'exemple de Notre-Dame de Paris : faute de mode d'emploi, nous ne sommes pas capables de reconstruire cet édifice bâti il y a moins de mille ans par notre propre civilisation. Comment pourrions-nous, après cent ou deux cent mille ans, transmettre un message à une civilisation inconnue ? En y pensant, je suis pris d'un vertige absolu.
Pour ma part, je vis à proximité de Bure. Je connais le sujet et tâche d'y réfléchir en toute objectivité, en tenant compte de tous les votes qui – sous la gauche comme sous la droite, comme vous l'avez rappelé, madame la ministre – ont conduit à consolider Cigéo. Je me heurte à une question vertigineuse à laquelle personne ne sait répondre : comment avertirons-nous les générations à venir, après mille, deux mille ou a fortiori cent mille ans, du danger que représente cette force radioactive ? Nous en sommes objectivement incapables. Cela suggère qu'il serait utile de renforcer la discipline qu'on nomme la sémiotique nucléaire ,