En cette veille de 8 mars, votre proposition de loi, tel un symbole, pourrait sonner comme un message aux victimes de violences intrafamiliales commises par le conjoint, le concubin, ou le partenaire lié par un pacte civil de solidarité : celui de la lutte acharnée du Gouvernement contre ce fléau, dans toutes les sphères et pour toutes les femmes.
Mais si j'emploie ici le conditionnel, c'est que la phrase d'Aristote résonne à mes oreilles : « L'intention fait la culpabilité et le délit. » Collègues du groupe Renaissance, votre délit et votre culpabilité, c'est de n'avoir pas écrit ce texte pour renouer la confiance entre les élus et les électeurs ou pour servir la cause des victimes de violences intrafamiliales, mais uniquement pour servir votre groupe politique. Le moment choisi pour l'examiner est des plus opportuns : certes, l'actualité commande ce texte, mais force est de constater, lorsque l'on remonte le fil de l'actualité depuis la première élection du président Macron, que vous auriez eu bien des occasions de le faire précédemment.
En commission, j'avais tenté de rappeler la longue litanie des membres du Gouvernement et des députés LaREM mis en examen, accusés ou condamnés depuis 2017 : le temps m'avait manqué pour en terminer la liste. Je ne citerai donc aujourd'hui qu'un exemple, celui qui éclaire le mieux vos intentions : le cas de Benoît Simian, député LaREM condamné par la justice pour avoir harcelé et menacé sa femme à plusieurs reprises. C'était il y a sept mois seulement ; pourtant, à l'époque, votre groupe n'appelait pas à l'inéligibilité.