Ma question s'adresse à Mme la Première ministre. Ouvriers, employés, fonctionnaires, étudiants, les Français sont dans la rue – j'en reviens et je peux vous dire qu'ils sont des milliers, dans la dignité. Ils sont dans la rue contre votre réforme, mais pas seulement. Ils sont surtout excédés par vos choix, excédés par votre manque de considération et de respect, excédés par vos politiques, plus injustes les unes que les autres, excédés de vous entendre ressasser que, malgré tout, tout va bien.
Pourtant, les étudiants font la queue aux Restos du cœur. Pourtant, l'inflation rend la vie de chacun impossible. Pourtant, le réseau des banques alimentaires compte un tiers de bénéficiaires en plus, dont 18 % d'actifs.
Oui, madame la Première ministre, je vous parle bien de notre jeunesse, des gens qui bossent et des petits retraités. Comprenez-le, le monde du travail est excédé de vous entendre dire que tout va bien mais qu'il va encore falloir faire des efforts. Votre réforme des retraites, c'est l'injustice de trop.
Pourquoi faire payer aux seuls travailleurs le prix de cette réforme ? Et pour qui ? Pour une petite minorité de privilégiés ! C'est non ! Votre dogmatisme et vos certitudes, ça suffit ! Un peuple qui a bâti son histoire sur un idéal de justice s'est levé. Il vous dit non et il dit non à cette réforme.
Vous n'avez pas le droit de lui opposer un débat bafoué, des procédures législatives tronquées, des 49.3 à répétition. Vous n'avez pas le droit de paralyser la France en témoignant à notre peuple mépris et suffisance.
La France qu'on aime, ce n'est pas la France qui réussit pour une poignée de privilégiés. La France qu'on aime est dans la rue aujourd'hui et c'est la France du respect et la considération. Cette France-là, je m'en fais modestement le porte-parole. Quand allez-vous retirer votre réforme ?