Quatre heures et trente-sept minutes par semaine. Voilà le temps que passent en moyenne les enfants âgés de 1 à 6 ans sur les écrans. Parmi eux, 10 % possèdent leur propre console, 15 % leur propre tablette, et 67 % des enfants âgés de 2 ans regardent la télévision tous les jours. Ces chiffres sont alarmants, alors même que les recommandations en matière éducative prescrivent de « maintenir les enfants de moins de trois ans éloignés des écrans et d'accompagner très progressivement leur insertion dans leur quotidien dans les années qui suivent ».
Cette réalité a pris une acuité particulière lors de la crise sanitaire : le nombre des clics a considérablement augmenté pendant les différents confinements. Quant à la consommation numérique des enfants, elle a crû de 53 %, en raison notamment d'une nette hausse des activités vidéoludiques. En la matière, ce qu'ils préfèrent, c'est regarder des vidéos sur les plateformes, écouter de la musique et regarder des clips, et jouer aux jeux vidéo.
Le phénomène croissant de l'hyperconnexion soulève de véritables questions, du point de vue de la santé publique mais aussi de l'égalité des chances.
En effet, la dépendance aux écrans représente un réel danger pour la santé de nos enfants. Or il est parfois difficile pour nous, parents, de contrôler leur activité ; et je parle en connaissance de cause – c'est du vécu ! Le médecin et père de famille que je suis ne saurait être insensible à l'impact des écrans sur la santé mentale et physique de nos jeunes.
Il a par ailleurs été démontré que l'usage massif des écrans met en lumière les inégalités qui règnent dans notre société. Une enquête réalisée à l'initiative de la Direction générale de la santé a permis, par exemple, d'établir un lien entre un usage fréquent de la télévision et le niveau d'études des parents : plus celui-ci est faible, plus les enfants la regardent souvent.
Il paraît donc opportun que le législateur se saisisse d'une telle question. Il ne s'agit pas de brider l'utilisation de ces technologies innovantes, et encore moins de limiter la liberté d'éducation des parents ; vous savez combien les députés Les Républicains sont attachés aux libertés individuelles et au respect de la vie privée.