Vous avez employé à deux reprises le mot « balisé ». Vous avez élaboré un système de continuité de l'information entre l'extérieur et l'intérieur, et son suivi. Vous avez parlé de la fameuse attente à la sortie, souvent anxiogène. Or la commission d'enquête s'interroge sur le décalage entre l'estimation de la dangerosité de Franck Elong Abé et les incidents survenus avant et pendant sa détention à Arles, cachés en audition libre le 30 mars mais révélés lors d'auditions de notre commission d'enquête. En dépit d'incidents, que l'on cherchait à relativiser, on l'a maintenu dans sa fonction d'auxiliaire sport et on a ouvert la voie vers la sortie à un rythme inexpliqué, en relativisant même les avis unanimes des CPU « dangerosité » préconisant son transfert en QER. Tout cela interroge eu égard au drame absolu qui n'aurait pas dû se produire.
Tous les éléments que nous récoltons tendent à montrer la continuité de la dangerosité et de la radicalité religieuse de M. Elong Abé. Quelles informations aviez-vous sur le comportement de Franck Elong Abé sur un théâtre de guerre, en Afghanistan ? Le service a-t-il eu communication du dossier administratif de la DGSI incluant l'ensemble des éléments des autorités étrangères concernant M. Elong Abé, de nature à permettre une bonne analyse de la dangerosité de l'individu ?