J'aimerais souligner que le fait que EDF ait eu le statut de société anonyme au moment où le débat sur la fermeture de Fessenheim a commencé a eu un effet protecteur. Si elle avait été une entreprise publique nationalisée, cette centrale qui produisait de la valeur et assurait la sécurité de l'approvisionnement aurait été mise à l'arrêt sept ans plus tôt. Il aurait été dramatique que le pouvoir politique puisse intervenir directement et sans contrôle. Notre stratégie énergétique doit s'inscrire dans le long terme et échapper au tumulte de débats politiques aux conséquences irréversibles.
Au-delà du modèle européen d'une concurrence mal placée, d'autres éléments ont contribué à déstabiliser EDF, à commencer par la mauvaise application de la loi de 2010 portant nouvelle organisation du marché de l'électricité. Évidemment, cette loi n'est pas parfaite et il va falloir que nous la corrigions mais si l'on veut être honnête jusqu'au bout, il importe aussi de dire que la mise en œuvre qu'en a faite la majorité socialiste portée au pouvoir en 2012 n'a pas correspondu à son texte, tel qu'il avait été adopté. Les mécanismes d'actualisation du tarif de l'Arenh, tant critiqué aujourd'hui, n'ont jamais été appliqués par les gouvernements successifs sous le quinquennat de François Hollande. Ils ne l'ont pas davantage été sous le premier quinquennat d'Emmanuel Macron.