Cette question de la santé intervient à ce stade dans le débat, parce que vous ne prenez pas la mesure du mouvement social qui s'est levé dans notre pays bien au-delà du peuple de gauche, y compris parmi vos propres électeurs.
De quoi parlons-nous, au cœur de cette réforme qui ajoute deux années de travail ? Ces deux ans supplémentaires n'interviennent pas n'importe quand, mais au moment où les salariés se posent une question majeure. Que se disent-ils au moment de prendre leur retraite ? Écoutez-les dans vos circonscriptions. « Il me reste dix, quinze ou vingt ans de bon » entend-on. Vingt ou quinze ans de bon, c'est vingt ou quinze ans de bonne vie, de jours à peu près heureux. Quand nous parlons de santé et de prise en compte de la pénibilité, nous prenons en considération l'aspiration des gens à vivre à plein leur retraite, à vivre complètement les jours heureux qu'ils se sont offerts par le travail et par les cotisations sociales.
Cela vous échappe et vous empêche d'ouvrir droit aux négociations majeures sur la valeur du travail et sa contrepartie : une retraite en bonne santé !