Comment ne pas comprendre, enfin, cette crise de confiance, quand le rapport de ce même conseil démontre l'ampleur des déficits à venir pour notre système de retraite ? Nous avons eu la satisfaction de voir, au cours de nos débats en commission, que plus personne sur ces bancs ne remettait en doute l'existence des futurs déficits. J'y vois le signe encourageant que nous pouvons, à tout le moins, partager le constat d'une situation qui n'a rien d'anodin.
Que nous le voulions ou non, les projections du COR, toutes hypothèses confondues, démontrent l'existence d'un déficit structurel de notre système sur vingt-cinq ans. Que nous le voulions ou non, même en retenant l'hypothèse d'un niveau de productivité supérieur à celui de ces dix dernières années et celle du plein emploi pour 2027, le système de retraite restera en déficit structurel. Laissez-moi rappeler ici, en tant que rapporteure générale du budget de la sécurité sociale, ce que cela représente : 13,5 milliards en 2030 et 44 milliards en 2050.
L'effort massif de nos finances publiques pour faire face à la crise exceptionnelle que fut la pandémie de covid a fait perdre le sens des réalités budgétaires aux députés de certains bancs.