J'aimerais m'exprimer sur le fond de l'amendement n° 21 et non pour prendre part au débat précédent, bien qu'il soit précieux. Je tiens à rappeler, pour dissiper toute confusion, que je ne suis plus viticulteur puisque j'ai arraché la totalité de mes vignes ; je suis néanmoins député d'une région viticole. Et lorsque M. de Fournas a envoyé son amendement à l'ensemble des députés de circonscriptions viticoles, je me suis empressé de le transmettre aux interprofessions de la viticulture pour connaître leur position. J'avais évidemment un avis sur la question, mais je souhaitais recueillir le leur. En l'occurrence, elles sont toutes opposées à cette proposition, pour une raison simple : les viticulteurs disposent déjà de dérogations, car le vin n'est pas assimilable au blé, au lait ou à d'autres matières premières agricoles.
Certains éléments, notamment immatériels, ne peuvent en effet pas entrer dans la construction du prix, car ils ne sont pas valorisables. J'ai déjà évoqué ce sujet avec Grégoire de Fournas en prenant l'exemple du domaine du Château Beychevelle dans sa circonscription girondine, mais cela vaut pour d'autres appellations. C'est la raison pour laquelle les interprofessions ont demandé une dérogation.
Certes, les viticulteurs bordelais vendent leur vin en dessous du coût de production, mais leur situation sera réexaminée dans de brefs délais, et cet amendement aura eu au moins ce mérite. J'estime qu'il doit être soit rejeté, soit retiré comme l'a proposé Grégoire de Fournas lui-même.