…qui privera pourtant le budget de l'État de plus de 8 milliards d'euros en deux ans, amoindrissant considérablement le lien entre activité économique et bassin de vie. Expliquer que c'est indispensable pour assurer la relocalisation industrielle est une farce : la valeur ajoutée représente plus de 2 000 milliards d'euros, la CVAE, à peine 0,4 % de cette somme. La constance de votre credo idéologique pourrait susciter un brin d'admiration, si elle ne conduisait pas à placer le pays en grande fragilité. Le partage de la valeur ajoutée, qui est, au fond, l'indicateur le plus fiable pour évaluer les résultats d'une politique économique, est de plus en plus défavorable au travail.
L'écart de rémunération entre salariés et dirigeants au sein des entreprises du CAC40 se creuse. Le ratio d'équité, qui permet de comparer les rémunérations, montre une dérive patente : en 2014, le dirigeant le mieux payé touchait en moyenne 75 fois la rémunération moyenne des salariés ; en 2018, ce ratio est passé à 86, et en 2021, à 109 ! La crise n'est pas la même pour tout le monde.
Nous ne confondons évidemment pas ces dirigeants et leurs entreprises avec le monde des très petites entreprises (TPE) et des petites et moyennes entreprises (PME), qui sont aujourd'hui sur le fil du rasoir, étranglées par des charges d'énergie complètement délirantes. Si l'augmentation des prix de l'énergie pour tous les foyers, toutes les entreprises, toutes les collectivités, cristallise les rancœurs, c'est surtout la marque de l'impéritie du Gouvernement et de cette Europe libérale qui détruit des vies et épuise la planète. Corollaire de vos choix en matière d'énergie : le bouclier tarifaire d'aujourd'hui, ce sont les profits de TotalEnergies de demain.