Mes deux amendements n° 2907 rectifié et 2908 rectifié , qui prévoient un dispositif renforçant la souveraineté énergétique du pays en y associant le monde rural et agricole, devraient être de nature à rassurer ceux qui ont exprimé leurs inquiétudes au sujet de la méthanisation, et à renforcer l'acceptation des projets de méthanisation par le monde agricole, en soulignant notamment leur intérêt pour les écosystèmes. En effet, accélérer la transition énergétique et écologique de l'agriculture permettrait d'en diminuer considérablement les conséquences sur l'environnement, tout en augmentant le pouvoir d'achat de la profession agricole, qui maîtriserait mieux ses dépenses énergétiques.
Le concept que je propose est simple : créer une boucle locale de valorisation des déchets à l'échelle d'une exploitation agricole. Des chercheurs français, formés à l'École des mines, y sont parvenus : ils ont fondé une start-up baptisée SUBLIME Energie, qui crée des filières locales de récupération des déchets agricoles issus de l'élevage. Ceux-ci sont transformés en gaz liquéfié, qui permet non seulement de chauffer ou refroidir les bâtiments, mais également d'alimenter les véhicules agricoles en biogaz. L'excédent pourrait également alimenter des stations de biogaz installées en milieu rural, où l'on pourra rouler avec une énergie plus propre : à l'instar des camions qui font la tournée des exploitations pour récupérer le lait, on pourrait imaginer une tournée pour récupérer le biogaz.
En outre, le digestat issu de la méthanisation pourra être utilisé pour amender les terres : l'apport en unités d'azote étant divisé par quatre avec cette méthode, l'utilisation du digestat améliorera la qualité des cours d'eau, notamment en diminuant l'apport en nitrates, et donc la prolifération d'algues vertes – sujet important en baie de Saint-Brieuc et, plus généralement, en Bretagne.
Des chercheurs ont inventé ce procédé ; à nous, désormais, d'adopter mes amendements, afin d'accélérer le développement des énergies renouvelables et la transition énergétique, mais aussi d'unir le monde rural et le monde urbain dans la recherche d'une souveraineté énergétique pour la France.
L'amendement n° 2907 rectifié vise à étendre les garanties d'origine aux biogaz non injectés. En effet, de nouveaux acteurs économiques souhaitent valoriser un gisement aujourd'hui délaissé, composé des déchets de 15 000 exploitations trop petites, ou trop loin des réseaux de biogaz injecté pour y être raccordées. Ce gisement pourrait générer 45 térawattheures de biométhane, et le valoriser permettrait de capter 5,5 millions de tonnes de CO
L'amendement n° 2908 rectifié tend pour sa part à étendre les certificats de production aux biogaz non injectés.