Oui, mais c'est la démocratie. Vous nous proposez désormais la création d'une juridiction spécialisée pour l'expulsion des étrangers délinquants. Cette proposition relève à titre principal de la compétence du garde des sceaux.
Nous l'avons déjà dit, une mesure d'expulsion permet à l'État d'ordonner à un étranger présentant une menace pour l'ordre public de quitter le territoire français, y compris lorsqu'il se trouve en situation régulière en France. Cette mesure, qui est un outil précieux de notre droit, constitue un pilier de l'action résolue du ministère et du ministre de l'intérieur et des outre-mer visant à la préservation de l'ordre public.
En 2021, le ministre de l'intérieur et des outre-mer et les préfets ont prononcé 454 mesures d'expulsion contre 200 à 250 au cours des années antérieures. Ces mesures concernent les individus les plus dangereux – terroristes, personnes radicalisées ou condamnées à des faits graves. Le chiffre doit être mis en regard avec celui des OQTF, dont 11 630 mesures ont été exécutées en 2021, soit plus que chez nos partenaires européens – on note même une augmentation de 20 % en 2022.