Contrairement à ce que vous soutenez, rien ne permet d'affirmer qu'il y aurait un dysfonctionnement des voies de recours ouvertes devant le juge administratif. Au contraire, même. Ainsi, celles-ci ont permis au Conseil d'État de se prononcer dans un très bref délai. Je tiens à souligner que, chaque année, la juridiction administrative statue sur quelques centaines de recours formés contre des arrêtés d'expulsion sans que ces affaires suscitent une quelconque polémique. Rapporté à l'activité globale des juridictions administratives – 240 000 affaires ont été enregistrées par les tribunaux administratifs, 34 000 par les cours administratives d'appel, 11 000 par le Conseil d'État –, le contentieux de l'expulsion représente un très petit nombre d'affaires : environ 500 affaires ont été enregistrées par les tribunaux administratifs, une centaine devant les cours administratives d'appel, une cinquantaine devant le Conseil d'État.
Pour toutes ces raisons, je suis défavorable à la création d'une cour de sûreté de la République qui rappelle des souvenirs d'un autre temps et ne résout strictement aucun problème. Cette proposition de loi relève de l'affichage, de l'annonce.