Alors que les courses taurines touchent à l'identité, la corrida évoque surtout la maltraitance animale. J'ai la profonde conviction que les courses landaises et camarguaises et la bouvine concilient une identité forte et le respect de l'animal. Ce sont les seuls événements taurins qui mettent à l'affiche le nom des animaux et qui leur dressent des statues. Enfant, j'étais heureux d'avoir la photo de Goya, Biòu d'or 1976, dans ma chambre et fier de voir sa statue à Beaucaire. Les raseteurs étaient des stars locales mais bien moins que les bêtes noires.
Je n'ai que faire des polémiques : je suis pragmatique. La proposition de loi vise à supprimer toutes les exceptions à l'interdiction de la torture animale sur le territoire français. Bien que certains s'efforcent d'entretenir la confusion, elle ne cible donc pas les courses camarguaises car celles-ci n'impliquent aucune mise à mort ni torture. J'encourage le rapporteur à être clair sur ce point afin de garantir la continuité de la bouvine, sans quoi un amendement s'imposera. Cette fête populaire fait vivre nos villages, façonne les paysages camarguais, mobilise la jeunesse et fait le lien entre les générations. C'est une vraie tradition locale, plus ancienne que la corrida, et qui respecte l'animal.
Pour toutes ces raisons, nous devons affirmer avec force que les courses de taureaux qui n'entraînent ni mort ni torture pourront exister l'été prochain. L'enjeu est de préparer l'inscription de cette tradition au patrimoine mondial de l'Unesco.