Publié le 30 mai 2024 par : M. Bernalicis, Mme Abomangoli, M. Alexandre, M. Amard, Mme Amiot, Mme Amrani, M. Arenas, Mme Autain, M. Bex, M. Bilongo, M. Bompard, M. Boumertit, M. Boyard, M. Caron, M. Carrière, M. Chauche, Mme Chikirou, M. Clouet, M. Coquerel, M. Corbière, M. Coulomme, Mme Couturier, M. Davi, M. Delogu, Mme Dufour, Mme Erodi, Mme Etienne, M. Fernandes, Mme Ferrer, Mme Fiat, M. Gaillard, Mme Garrido, Mme Guetté, M. Guiraud, Mme Hignet, Mme Keke, M. Kerbrat, M. Lachaud, M. Laisney, M. Le Gall, Mme Leboucher, Mme Leduc, M. Legavre, Mme Legrain, Mme Lepvraud, M. Léaument, Mme Pascale Martin, Mme Élisa Martin, M. Martinet, M. Mathieu, M. Maudet, Mme Maximi, Mme Manon Meunier, M. Nilor, Mme Obono, Mme Oziol, Mme Panot, M. Pilato, M. Piquemal, M. Portes, M. Prud'homme, M. Quatennens, M. Ratenon, M. Rome, M. Ruffin, M. Saintoul, M. Sala, Mme Simonnet, Mme Soudais, Mme Stambach-Terrenoir, Mme Taurinya, M. Tavel, Mme Trouvé, M. Vannier, M. Walter.
Dans un délai d’un an à compter de la promulgation de la présente loi, le Gouvernement remet au Parlement un rapport sur les effets de la création d’un nouveau centre hospitalier régional universitaire en Corse sur la lutte contre la désertification médicale de l’île. Le rapport présente, le cas échéant, les manquements constatés et proposera des pistes pour y remédier.
Par cet amendement du groupe LFI-Nupes, nous souhaitons nous assurer que les missions du CHRU de Corse sont bien remplies - parmi elles, figurant la lutte indispensable contre la désertification médicale de l’île, véritable fléau dont les effets sur la santé de la population corse n’est plus à démontrer.
La Corse est un véritable désert médical. Selon une étude de l’INSEE (octobre 2023), la Corse ne compte que 326 médecins pour 100 000 habitants, soit un niveau inférieur à la moyenne nationale hexagonale (341). Dans le détail, l’INSEE montre que ce sont les spécialistes qui manquent le plus sur l'île : la Corse en compte 164 pour 100 000 habitants, alors que la moyenne nationale s'élève à 194. Par exemple, en Haute-Corse, il n’y a plus que 2 ORL et plus de rhumatologues. Ce phénomène se conjugue avec un vieillissement des professionnels en exercice : en 2023, la proportion de médecins actifs âgés de plus de 60 ans est de 44,6 % en Haute-Corse, soit près d'un sur deux. En Corse du Sud, elle est de 38,9 %. Résultat : on estime que la Corse a l’un des « taux de fuite » les plus important du pays puisque 26.000 patients effectuent annuellement des transports sanitaires vers le continent (60% d’entre eux ont une affection de longue durée, ce qui signifie qu’ils doivent effectuer très régulièrement des trajets vers le continent pour être soignés).
La création du CHRU permettra de répondre à cette désertification médicale : tout d’abord, la présence d’un plateau technique de haut niveau permettra d’attirer de nombreux professionnels du secteur depuis l’ensemble du territoire. De plus, la fonction universitaire du CHU signifie qu’elle va accueillir de nombreux internes de médecine en stage en son sein (puisqu’il s’agit d’une étape obligatoire de la formation des futurs praticiens) : or, il a été démontré que 60% des internes exerçant en milieu libéral s’installent là où ils ont été formés. Cela signifie que le CHRU contribuera à rajeunir la profession sur l’île.
Pour toutes ces raisons, il semble indispensable d’évaluer précisément les effets de la création d’un CHRU dans la lutte contre la désertification médicale de l’île, et de proposer le cas échéant des pistes d’amélioration en cas de manquements constatés, afin que le principe d’égalité d’accès à la santé pour tous soit une réalité, comme le prévoit le préambule de la Constitution.
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