Publié le 8 décembre 2022 par : M. Iordanoff, Mme Arrighi, M. Bayou, Mme Belluco, M. Ben Cheikh, Mme Chatelain, M. Fournier, Mme Garin, M. Julien-Laferrière, Mme Laernoes, M. Lucas, Mme Pasquini, M. Peytavie, Mme Pochon, M. Raux, Mme Regol, Mme Rousseau, Mme Sas, Mme Sebaihi, M. Taché, Mme Taillé-Polian, M. Thierry.
Modifier ainsi les autorisations d'engagement et les crédits de paiement :
(en euros) | ||
Programmes | + | - |
Police nationale | 4 000 000 | 0 |
Gendarmerie nationale | 0 | 0 |
Sécurité et éducation routières | 0 | 4 000 000 |
Sécurité civile | 0 | 0 |
TOTAUX | 4 000 000 | 4 000 000 |
SOLDE | 0 |
Cet amendement a pour objet d'augmenter le budget consacré à l'Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (OCLIFF).
Depuis plusieurs années, ce service d’élite de la PJ française (dédié à la lutte contre la criminalité économoque et financière et bras armé du Parquet national financier) souffre d’une absence chronique de moyens. L’insuffisance des moyens de l’Office pèse évidemment sur la qualité des conditions de travail de ses enquêteurs, qui souffrent par ailleurs d’un manque de reconnaissance (comme l’ensemble de la justice économique et financière) et d’une rémunération qui n’est pas en adéquation avec le coût de la vie en région parisienne, où se concentrent la majorité des services d’enquêtes spécialisés. Ce service peine ainsi à recruter et à pérenniser ses effectifs, ce qui aggrave son manque de moyens, et fait obstacle à la spécialisation de son personnel.
Ces difficultés sont analysées dans un référé de la Cour des comptes de 2018, qui relève que « l’OCLCIFF peut être considéré comme étant saturé » avec un nombre de dossiers par enquêteurs en nette progression sur l’ensemble de la période examinée passant de 1,8 fin 2013 à 5,6 en octobre 2017. Selon la Cour des comptes, la réponse à la délinquance économique et financière a trop souvent consisté à créer de nouveaux services d’enquête ou de poursuites, sans considération globale des moyens à affecter à ce secteur. Un rapport d’information de l’Assemblée nationale de 2019 sur l’évaluation de la lutte contre la délinquance financière va dans le même sens et souligne « l’engorgement » de l’Office, et la faiblesse de ses moyens par rapport à d’autres pays.
Quant aux examinateurs de l’OCDE (rapport de phase 4 sur la mise en œuvre par la France de la Convention de l’OCDE, décembre 2021), ils invitent la France à prendre de toute urgence les mesures nécessaires pour s’assurer que des ressources financières soient affectées à ce service d’enquête. Or, cette recommandation n’est suivie d’aucun effet. Le document de politique transversale «Lutte contre l’évasion fiscale et la fraude en matière d’impositions de toute nature et de cotisations sociales» pour 2023 ne fait état d’aucune augmentation d’effectifs.
Cet amendement suggère par conséquent d’augmenter de 4 millions d’euros les crédits dédiés à l’OCLCIFF.
Il est proposé d’augmenter de 4 millions d’euros en AE et en CP les crédits de l’action 05 – Missions de la police judiciaire et concours à la justice du Programme 176 «Police nationale» de la mission Sécurités et de baisser du même montant en AE et en CP les crédits de l’action 01- Observations, préparation, réglementation et soutien du programme 207 «Sécurité et éducation routières». Cette baisse vise uniquement à respecter les règles de recevabilité et nous n’avons nullement l’intention de baisser les crédits de cette action. Au contraire, nous souhaitons que le Gouvernement lève ce gage.
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