Publié le 28 octobre 2022 par : M. Lucas, Mme Arrighi, M. Bayou, Mme Belluco, M. Ben Cheikh, Mme Chatelain, M. Fournier, Mme Garin, M. Iordanoff, M. Julien-Laferrière, Mme Laernoes, Mme Pasquini, M. Peytavie, Mme Pochon, M. Raux, Mme Regol, Mme Rousseau, Mme Sas, Mme Sebaihi, M. Taché, Mme Taillé-Polian, M. Thierry.
I. – L’article 78‑2 du code de procédure pénale est ainsi modifié :
1° Au premier alinéa, le mot : « plausibles » est remplacé par les mots : « objectives et individualisées » ;
2° Il est ajouté un alinéa ainsi rédigé :
« À partir du 1er janvier 2024, les contrôles d’identité réalisés en application de cet article donnent lieu, à peine de nullité, à l’établissement d’un document nommé « récépissé de contrôle d’identité », spécifiant le motif du contrôle, le numéro d’identification individuel du fonctionnaire ou de l’agent, ainsi que les modalités de garantie de l’anonymat des personnes contrôlées. Un décret en Conseil d’État précise les conditions d’application du présent article. Cette mise en place fait l’objet d’un bilan transmis au Parlement. »
II. – La perte de recettes pour l’État est compensée à due concurrence par la création d’une taxe additionnelle à l’accise sur les tabacs prévue au chapitre IV du titre Ier du livre III du code des impositions sur les biens et services.
III. – La perte de recettes pour les collectivités territoriales est compensée à due concurrence par la majoration de la dotation globale de fonctionnement et, corrélativement pour l’État, par la création d’une taxe additionnelle à l’accise sur les tabacs prévue au chapitre IV du titre Ier du livre III du code des impositions sur les biens et services.
L’enquête de 2017 du Défenseur des Droits consacrée aux contrôles d’identité évoque à ce sujet une “surreprésentation de certains groupes sociaux déterminés par leur origine ou leur couleur de peau parmis les personnes contrôlées”, laquelle “soulève ainsi des interrogations sur les critères utilisées par les forces de l’ordre lors des contrôles”.
L’existence de contrôles d’identité discriminatoires a été également établie par trois arrêts de la Cour de Cassation du 9 novembre 2016, lesquels engagent la responsabilité de l’Etat pour faute dans ce domaine.
Cet amendement propose la mise en place au 1er janvier 2024 d’une solution simple à cette injustice qui détériore les relations entre notre police et une partie de notre population : la mise en place d’un récépissé de contrôle d’identité. Ce dispositif existe dans d’autres pays sous différentes formes et variantes, comme au Royaume-Uni, aux Etats-Unis, en Ontario, en Espagne, aux Pays-Bas, en Irlande ou encore en Belgique. Il n’interdit ni n’entrave la mise en place de contrôle d’identité mais permet une traçabilité et un meilleur contrôle public de leur usage. Il protège aussi l’agent puisque une trace écrite existe en cas de plainte. Ainsi, il garantit que le contrôle d’identité est utilisé de façon pertinente, proportionnée, et est utile à la préservation de l’ordre public.
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