Publié le 14 octobre 2022 par : M. Bayou, Mme Regol, Mme Arrighi, Mme Belluco, M. Ben Cheikh, Mme Chatelain, M. Fournier, Mme Garin, M. Iordanoff, M. Julien-Laferrière, Mme Laernoes, M. Lucas, Mme Pasquini, M. Peytavie, Mme Pochon, M. Raux, Mme Rousseau, Mme Sas, Mme Sebaihi, M. Taché, Mme Taillé-Polian, M. Thierry.
Modifier ainsi les autorisations d'engagement et les crédits de paiement :
(en euros) | ||
Programmes | + | - |
Immigration et asile | 176 300 000 | 0 |
Intégration et accès à la nationalité française | 0 | 176 300 000 |
TOTAUX | 176 300 000 | 176 300 000 |
SOLDE | 0 |
Cet amendement vise à augmenter la dotation de l'allocation des demandeurs d'asile (ADA) alors que le gouvernement a acté une baisse drastique de 36% par rapport à l'année dernière, amputant l'enveloppe de 176,3 millions d'euros.
Cette baisse drastique est un choix purement politique et ne repose sur aucune donnée fiable. L'allocation des demandeurs d'asile est d'ailleurs systématiquement sous-budgétisé année après année. Une note d’analyse de la Cour des comptes sur le programme 303, datant de l’année 2018, constate que l’exécution est systématiquement supérieure aux prévisions de la loi de finances et qu'en ce sens, les autorités publiques semblent ne pas apprendre des années précédentes. Pour la Cour des comptes, il faut se fonder sur des données avérées et ajoute : « si la hausse non anticipée de la demande d’asile peut constituer un aléa de gestion justifiant la levée de la réserve, le caractère chronique de cette sous-évaluation relativise la portée de cette justification avancée par l’administration ».
Il est ainsi à noter que dans le PLF 2023, le gouvernement prévoit une baisse conséquente de l'ADA, tout en émettant l’hypothèse d’une poursuite de la reprise du flux de demandes d’asile observée en 2022. Le bleu budgétaire ne fait même pas mention des réfugiés ukrainiens qui bénéficient de cette même allocation.
Les demandeurs d'asile ont le droit, au titre de la Directive européenne "Accueil" n° 2013/33/UE du 26 juin 2013, d'obtenir une allocation pour subvenir à leurs besoins essentiels tels que les repas et l'hébergement. Les problèmes engendrés par la sous-budgétisation de l'ADA ne font qu'accroitre les difficultés quotidiennes de personnes en détresse et que la France a l'obligation d'accueillir et de traiter avec dignité.
Eu égard aux règles de recevabilité des amendements de la deuxième partie du projet de loi de finances, il est une obligation de compenser une recette supplémentaire dans un programme par une baisse de dotation dans un autre. La baisse du programme "Intégration et accès à la nationalité française" ne reflète en rien l'avis de l'auteur de l'amendement et correspond à une simple obligation d'écriture des amendements parlementaires. Le gouvernement doit abonder la mission en conséquence afin d'éviter un transfert de crédit pénalisant l'action nécessaire d'un autre programme.
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