Publié le 13 octobre 2022 par : Mme Louwagie, Mme Dalloz, M. Bazin, M. Dubois, M. Kamardine, M. Nury, M. Bourgeaux, M. Brigand, M. Taite, Mme Frédérique Meunier, M. Hetzel, M. Fabrice Brun, M. Neuder, M. Bony, Mme Valentin, M. Vincendet, Mme Anthoine, Mme Corneloup.
Après l’article L.161-1 du code de la construction et de l’habitation, insérer un nouvel article ainsi rédigé :
« Il est institué des fonds territoriaux d’accessibilité ayant pour objet le financement de la mise en accessibilité des lieux, services et bâtiments privés et publics recevant du public, dont les missions, les compétences, la gouvernance et les modalités d’application et de contrôle seront fixées par décret, dans un délai de six mois après la promulgation de cette loi. »
Lors de la campagne présidentielle, le candidat Emmanuel Macron s’était engagé à créer des « fonds territoriaux d’accessibilité », afin de rendre enfin la France accessible.
Alors que l’accessibilité universelle a été fixée comme une des priorités du Gouvernement lors de la nomination des ministres chargés des personnes handicapées, cet engagement de campagne ne figure pas dans le présent projet de loi de finances. Les associations représentatives des personnes en situation de handicap sont d’autant plus inquiètes que ce sujet n’a pas été abordé lors du Conseil Interministériel du Handicap du 6 octobre 2022.
Cet amendement vise donc à créer ces fonds territoriaux d’accessibilité, à compter de juin 2023, le temps de mener une concertation sur les objectifs de ces fonds et leur périmètre d’intervention, avec l’ensemble des acteurs concernés (dont les collectivités locales et les associations).
Près de 17 ans après la promulgation de la loi de 2005 imposant la mise en accessibilité de tous les lieux publics, force est de reconnaitre que ce pilier de la citoyenneté des personnes en situation de handicaps est resté un voeu pieux. Le Comité des Droits de l’ONU a par ailleurs fustigé l’absence de stratégie nationale en la matière, de même qu’il a rappelé la nécessité de concrétiser les Agendas d’accessibilité programmée (Adap).
La création de ces fonds doit donc impérativement s’accompagner d’une véritable politique nationale relative à l’accessibilité, ainsi que d’une instance contrôlant et sanctionnant sa mise en oeuvre.
Selon une étude menée par Accèsmétrie en 2010, le coût de la mise en accessibilité des seuls ERP est estimé à 3,6 milliards d’euros pour l’État et à 16,8 milliards d’euros pour les collectivités territoriales, dont environ 2,5 milliards d’euros de TVA en large partie susceptibles d’être compensés par du FCTVA, soit environ 15 milliards d’euros. Ces chiffres sont parmi les rares indicateurs chiffrés permettant une approche du coût de la mise en oeuvre de l’accessibilité au niveau global.
Cet amendement est proposé par Collectif Handicaps.
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