Publié le 22 février 2024 par : Mme Alexandra Martin, Mme Bonnet, M. Cordier, M. Juvin, M. Forissier, M. Boucard, M. Ray, Mme Genevard, M. Le Fur, M. Hetzel, M. Dubois.
Après l’article L. 5121‑29 du code de la santé publique, sont insérés des articles L. 5121‑29‑1 à L. 5121‑29‑3 ainsi rédigés :
« Art. L. 5121‑29‑1. – Un comité stratégique de lutte contre les ruptures d’approvisionnement de médicaments, placé sous l’autorité du Premier ministre, définit un plan national de prévention et de résolution des causes des ruptures d’approvisionnement de médicaments.
« À cet effet, il est chargé :
« 1° D’établir la liste des médicaments et substances pharmaceutiques actives essentiels à la sécurité sanitaire nationale ;
« 2° D’évaluer les besoins en médicaments exposés à un risque élevé de tension ou de rupture d’approvisionnement et de déterminer, le cas échéant, la quantité et la durée des stocks de sécurité susceptibles d’être constitués par les établissements de santé et les établissements pharmaceutiques pour ces médicaments ;
« 3° De coordonner la mise en œuvre de protocoles d’action pour la prévention et la gestion de tensions et ruptures d’approvisionnement de médicaments essentiels à la sécurité sanitaire nationale. Ces protocoles peuvent prévoir, le cas échéant, de confier à des établissements pharmaceutiques gérés par des établissements publics de santé, à des établissements de ravitaillement sanitaire du service de santé des armées ou à la pharmacie centrale des armées la production de certains médicaments essentiels à la sécurité sanitaire, en fonction de leur niveau de criticité ;
« 4° De proposer des orientations en faveur de la relocalisation en France de sites de production de médicaments et de substances pharmaceutiques actives essentiels à la sécurité sanitaire nationale et de l’amélioration des techniques et procédés de fabrication de ces produits.
« Art. L. 5121‑29‑2. – Le comité mentionné à l’article L. 5121‑29‑1 comprend :
« 1° Des représentants des ministres chargés de la santé et de l’industrie ;
« 2° Des représentants de l’agence mentionnée à l’article L. 5311‑1 ;
« 3° Des représentants d’établissements pharmaceutiques gérés par des établissements publics de santé, des établissements de ravitaillement sanitaire du service de santé des armées et de la pharmacie centrale des armées ;
« 4° Des représentants des médecins et des pharmaciens ;
« 5° Des représentants des grossistes-répartiteurs ;
« 6° Des représentants d’associations de patients ;
« 7° Des représentants des entreprises pharmaceutiques.
« Le ministre chargé de la santé assure la vice-présidence du conseil.
« Art. L. 5121‑29‑3. – La composition, l’organisation et le fonctionnement du conseil mentionné à l’article L. 5121‑29‑1 sont fixés par décret en Conseil d’État. »
L’accès à la santé est un droit majeur pour tous nos compatriotes. La force de notre système de santé publique est de pouvoir répondre à cet engagement. Malheureusement, depuis quelques années, les ruptures de stock et d’approvisionnements de médicaments sont de plus en plus nombreux. Elles concernent de multiples pathologies et ont des conséquences très impactantes sur les soins délivrés aux patients pouvant les mettre en danger vital.
Sur le site internet de l’Agence Nationale de Sécurité du Médicament, la liste de ces produits s’allonge dangereusement.
Le résultat est désastreux car ce sont des milliers de malades qui risquent de ne pas être pris en charge correctement même s’il est à noter le grand professionnalisme des pharmaciens qui doivent parfois faire preuve d’une grande créativité.
Ces situations concernent des centaines de références dont des médicaments d’intérêt thérapeutique majeur comme des chimiothérapies, des médicaments contre les diabètes de type 2, des traitements pour les systèmes cardiovasculaires, et elles peuvent entrainer l’interruption ou le report de traitement d’intérêt vital.
Ces ruptures sont d’autant plus néfastes que les professionnels de santé n’ont parfois pas de traitement alternatif. C’est ainsi que de nombreux médicaments destinés aux enfants et aux nourrissons (paracétamol, traitement de diarrhées) sont absents des officines pharmaceutiques. Des traitements alternatifs destinés aux adultes sont alors délivrés, ouvrant la voie à de potentielles erreurs de dosage aux conséquences dramatiques.
Pour anticiper les pénuries de médicaments, cet amendement prévoit donc de créer un comité stratégique placé sous l’autorité du Premier Ministre pour lutter efficacement contre les difficultés d’approvisionnements.
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