Publié le 20 octobre 2023 par : Mme Obono, Mme Abomangoli, M. Alexandre, M. Amard, Mme Amiot, Mme Amrani, M. Arenas, Mme Autain, M. Bernalicis, M. Bex, M. Bilongo, M. Bompard, M. Boumertit, M. Boyard, M. Caron, M. Carrière, M. Chauche, Mme Chikirou, M. Clouet, M. Coquerel, M. Corbière, M. Coulomme, Mme Couturier, M. Davi, M. Delogu, Mme Dufour, Mme Erodi, M. Fernandes, Mme Ferrer, Mme Fiat, M. Gaillard, Mme Garrido, Mme Guetté, M. Guiraud, Mme Hignet, Mme Keke, M. Lachaud, M. Laisney, M. Le Gall, Mme Leduc, Mme Legrain, Mme Lepvraud, M. Léaument, Mme Pascale Martin, Mme Élisa Martin, M. Martinet, M. Mathieu, M. Maudet, Mme Maximi, Mme Manon Meunier, M. Nilor, Mme Oziol, Mme Panot, M. Pilato, M. Piquemal, M. Portes, M. Prud'homme, M. Quatennens, M. Ratenon, M. Rome, M. Ruffin, M. Saintoul, M. Sala, Mme Simonnet, Mme Soudais, Mme Stambach-Terrenoir, Mme Taurinya, Mme Trouvé, M. Vannier, M. Walter, Mme Etienne, M. Legavre, M. Tavel, Mme Leboucher, M. Kerbrat.
Après l’alinéa 1, insérer l’alinéa suivant :
« I bis. – Au deuxième alinéa du même article L. 1411‑6‑2, les mots : « les besoins de santé des femmes » sont remplacés par les mots : « les besoins de santé des femmes, des minorités sexuelles et de genre et des personnes en situation de grande précarité ». »
Par cet amendement, les député.es membres du groupe LFI-Nupes appellent à prendre en compte les spécificités des publics pour les rendez-vous de prévention en prêtant une attention particulière aux besoins de santé non seulement des femmes mais des minorités sexuelles et de genre ainsi que des personnes en situation de grande précarité.
Les déterminants sociaux jouent un rôle majeur dans l’accès des personnes à la santé. Santé Publique France, dans son Bulletin épidémiologique hebdomadaire du 17 mai 2021, présentait la stigamation des minorités sexuelles comme un "déterminant clef de leur état de santé".
Comme l'expose le volume 34 de la Revue Santé Publique, daté de 2022, les personnes appartenant aux minorités sexuelles et de genre sont confrontées à un système de santé provocateurs d'injustices ayant une dimension structurelle : méconnaissance ou indifférence face à leurs besoins spécifiques, mauvais traitements voire violences.
La méconaissance et l'invisibilisation de leurs besoins s'est illustrée lors de l'irruption d'une épidémie de mpox (variole du singe) au printemps 2022, dans les communautés gays des pays du Nord global, le réseau associatif et clinique hérité de la lutte contre le sida s'est heurté aux difficultés des autorités sanitaires à s'accorder sur une stratégie de communication publique.
Les mauvais traitements sont largement répandus : à titre d'exemple, 65% des personnes transgenres ont le sentiment d'avoir été discriminées lors de leur entretien de santé, tandis que 34,7% des personnes homosexuelles ayant dévoilé leur orientation sexuelle à leur médecin se sont senties jugées.
Les politiques de santé publique tendent très largement à appréhender la santé de ces publics en lien avec les infections sexuellement transmissibles. Ainsi, la santé mentale des personnes appartenant aux minorités sexuelles et de genre est laissée au second plan alors qu'elles connaissent également une plus forte prévalence de troubles anxieux ou dépressifs. Il en va de même en matière de santé reproductive, d'enjeux liés à l'usage de drogues, au handicap ou au vieilllissement.
Toutes ces inégalités face au système de santé nourissent un renoncement aux soins parmi ces publics. Par conséquent, cet amendement travaillé avec Fédération addiction a pour objectif de prendre en compte les besoins des publics spécifiques et les plus à risque.
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