Publié le 5 octobre 2023 par : M. Fournier, Mme Arrighi, Mme Sas, M. Bayou, Mme Belluco, M. Ben Cheikh, Mme Chatelain, Mme Garin, M. Iordanoff, M. Julien-Laferrière, Mme Laernoes, M. Lucas, Mme Pasquini, M. Peytavie, Mme Pochon, M. Raux, Mme Regol, Mme Rousseau, Mme Sebaihi, M. Taché, Mme Taillé-Polian, M. Thierry.
L’article 231 du code général des impôts est ainsi modifié :
I- A l’alinéa 2 bis, remplacer le premier paragraphe : « Le taux de la taxe sur les salaires prévue au 1 est porté de 4,25 % à 8,50 % pour la fraction comprise entre 7 924 € et 15 822 € et à 13,60 % pour la fraction excédant 15 822 € de rémunérations individuelles annuelles. Ces limites sont relevées chaque année dans la même proportion que la limite supérieure de la première tranche du barème de l'impôt sur le revenu de l'année précédente. Les montants obtenus sont arrondis, s'il y a lieu, à l'euro supérieur », par la phrase : « Le taux de la taxe sur les salaires prévu au 1 est progressif pour les rémunérations individuelles annuelles au-dessus du salaire minimum interprofessionnel de croissance (SMIC), en les proratisant en fonction de la quotité de travail ».
III- A l’alinéa 3b, insérer après les mots « alinéa 2 bis », les mots : « et les tranches de rémunération individuelles annuelles au-dessus du SMIC ».
Depuis 2021, le Gouvernement a initié une baisse significative des impôts de production et en 2023, la suppression progressive de la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE) a été engagée, avec une nouvelle division par deux de son taux.
Le présent projet de loi de finances prévoit une suppression progressive de la CVAE restante.
Si les mutuelles sont assujetties à la CVAE, ce n’est pas le cas des associations à but non lucratif. De manière équitable, il conviendrait de réformer la taxe sur les salaires à laquelle sont assujetties les associations.
Selon la Cour des comptes dans un référé adressé au Premier ministre fin juillet 2018 : "La taxe sur les salaires est un impôt ancien, dont les règles de calcul doivent être réformées rapidement". La Cour des comptes appelait ainsi le gouvernement à réformer sans délai ce dispositif. La haute juridiction financière suggérait au Premier ministre de proposer "une modification du barème de la taxe sur les salaires dans les textes financiers de l’automne".
La taxe comporte un barème progressif avec trois taux (4,25 %, 8,50 % et 13,60 %) en fonction de la rémunération annuelle du salarié, non proratisé en fonction de la durée dans l’emploi. Les seuils de rémunération auxquels s’appliquent des taux majorés sont aujourd’hui situés sous le salaire minimal annuel ce qui a pour conséquence d’assujettir la majorité des salaires au taux maximal.
Pour tenir compte de cela, un abattement pour les associations et une franchise ont été mis en place. Pour compenser l’inéligibilité des associations au CICE, l’abattement sur le montant de la taxe a été porté à 21 381 € pour la taxe due au titre des salaires versés en 2022.
La taxe sur les salaires est ainsi un impôt qui induit une grande complexité. Les règles de calcul de cette taxe vont à l’encontre des objectifs de la politique de l’emploi ; le barème de la taxe sur les salaires s’applique par salarié en fonction de seuils de rémunérations annuelles, non proratisés en fonction de la durée dans l’emploi. Recourir à des salariés à temps partiel ou employer plusieurs salariés successivement sur le même poste dans l’année permet ainsi d’éviter ou de limiter l’application des taux majorés.
Dans une logique de justice et d’équité entre entreprises et associations à but non lucratifs, cet amendement discuté avec l'UDES vise à ce que la disparition programmée de la CVAE d’ici 2027 s’accompagne d’une réforme de la taxe sur les salaires qui constitue l’impôt de production le plus contreproductif pour l’emploi.
Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cet amendement.