Publié le 13 septembre 2023 par : Mme Simonnet, Mme Abomangoli, M. Alexandre, M. Amard, Mme Amiot, Mme Amrani, M. Arenas, Mme Autain, M. Bernalicis, M. Bex, M. Bilongo, M. Bompard, M. Boumertit, M. Boyard, M. Caron, M. Carrière, M. Chauche, Mme Chikirou, M. Clouet, M. Coquerel, M. Corbière, M. Coulomme, Mme Couturier, M. Davi, M. Delogu, Mme Dufour, Mme Erodi, Mme Etienne, M. Fernandes, Mme Ferrer, Mme Fiat, M. Gaillard, Mme Garrido, Mme Guetté, M. Guiraud, Mme Hignet, Mme Keke, M. Kerbrat, M. Lachaud, M. Laisney, M. Le Gall, Mme Leboucher, Mme Leduc, M. Legavre, Mme Legrain, Mme Lepvraud, M. Léaument, Mme Pascale Martin, Mme Élisa Martin, M. Martinet, M. Mathieu, M. Maudet, Mme Maximi, Mme Manon Meunier, M. Nilor, Mme Obono, Mme Oziol, Mme Panot, M. Pilato, M. Piquemal, M. Portes, M. Prud'homme, M. Quatennens, M. Ratenon, M. Rome, M. Ruffin, M. Saintoul, M. Sala, Mme Soudais, Mme Stambach-Terrenoir, Mme Taurinya, M. Tavel, Mme Trouvé, M. Vannier, M. Walter.
I. – Afin de favoriser l’embauche de jeunes dans les départements d’outre-mer par la cessation d’activité de salariés âgés, l’État, le conseil régional ou le conseil départemental, ainsi que les organisations syndicales d’employeurs et de salariés représentatives dans le département peuvent passer une convention-cadre aux fins de la mise en place d’un dispositif dénommé congé-solidarité. La convention-cadre fixe les engagements respectifs de l’État, du conseil régional et du conseil départemental. La convention-cadre doit être conclue au plus tard le 31 décembre 2023. Elle désigne, avec son accord, l’organisme gestionnaire de l’allocation de congé-solidarité.
II. – Les conditions de mise en œuvre du congé-solidarité dans l’entreprise sont définies par une convention conclue entre l’employeur et l’État. Peuvent conclure une convention les entreprises et professions mentionnées à l’article L. 131‑2 du code du travail ainsi que les entreprises des professions agricoles et de la pêche. Cette convention prévoit les engagements de l’entreprise et de l’État.
III. – La convention-cadre fixe les modalités d’ouverture du droit à l’allocation de congé-solidarité dans les limites et conditions suivantes :
1° Peuvent bénéficier de l’allocation de congé-solidarité les salariés employés dans l’entreprise depuis au moins cinq années à la date de leur adhésion à la convention d’application du congé-solidarité et ayant atteint à cette date l’âge de cinquante-cinq ans s’ils justifient d’une durée d’une activité salariée d’au moins dix ans ;
2° L’adhésion du salarié à la convention de congé-solidarité doit intervenir dans un délai d’un an suivant la date de sa conclusion et au plus tard le 31 décembre 2028 ;
3° Pour bénéficier de l’allocation de congé-solidarité, le salarié prend l’initiative de la rupture de son contrat de travail et adhère à la convention de congé-solidarité. Toutefois, le maintien de tout ou partie des avantages dus aux salariés peut être prévu par accord d’entreprise ou, en l’absence d’un tel accord, par un accord entre le salarié et l’employeur. Le salarié s’engage à n’exercer aucune activité professionnelle ;
4° Le montant de l’allocation de congé-solidarité est fonction de la durée de la carrière du salarié, sans pouvoir excéder une proportion de sa rémunération antérieure fixée par la convention-cadre ni être inférieur à un montant minimum fixé par décret dans la limite de 85 % du salaire antérieur ;
5° L’allocation de congé-solidarité est versée jusqu’à la date à laquelle le salarié remplit les conditions pour bénéficier d’une pension de retraite à taux plein au titre de l’assurance vieillesse du régime de sécurité sociale dont il relève ou au plus tard à l’âge de soixante-cinq ans ;
6° L’allocation de congé-solidarité cesse définitivement d’être versée en cas d’exercice par le salarié d’une activité professionnelle postérieurement à son adhésion à la convention.
IV. – La convention-cadre fixe également les contreparties de la mise en œuvre du congé-solidarité dans les limites suivantes :
1° La durée collective du travail est fixée à au plus soit trente-cinq heures hebdomadaires, soit 1 600 heures sur l’année ;
2° Pour chaque salarié adhérant à la convention d’application du congé-solidarité, l’employeur est tenu d’embaucher un jeune âgé d’au plus trente ans sous contrat à durée indéterminée fixant un horaire au moins égal à celui du salarié remplacé et conclu dans le délai fixé par cette convention et qui ne peut excéder six mois ;
3° L’effectif atteint à la date de la dernière embauche à laquelle est tenu l’employeur et déterminé selon les modalités prévues à l’article L. 421‑2 du code du travail ne doit pas être réduit pendant la durée fixée par la convention, qui ne peut être inférieure à deux ans.
V. – Le financement de l’allocation de congé-solidarité et des cotisations de retraite complémentaire afférentes aux périodes de versement de l’allocation est assuré conjointement par l’État, l’entreprise, le conseil régional ou le conseil départemental. La participation de l’État ne peut excéder ni 60 % du montant total des allocations versées et des cotisations de retraite dues au titre des conventions conclues chaque année ni, pour chaque allocataire, une proportion de l’allocation, fixée par décret, fonction de la durée de la carrière du bénéficiaire dans la limite de 65 % de sa rémunération antérieure.
La participation de l’État est subordonnée à l’engagement solidaire des autres signataires de la convention-cadre d’assurer le financement du montant mentionné au premier alinéa non pris en charge par l’État. La participation des employeurs au financement de l’allocation de congé-solidarité n’est soumise à aucune charge sociale, fiscale ou parafiscale. La participation des collectivités locales constitue une dépense obligatoire.
VI. – Les services de l’État compétents en matière d’emploi assurent la gestion des conventions d’application de congé-solidarité.
VII. – Les bénéficiaires de l’allocation de congé-solidarité bénéficient, pour eux-mêmes et leurs ayants droit, de prestations en nature en cas de maladie et de maternité du régime dont ils relevaient à la date de leur adhésion à la convention d’application. Les périodes de versement de l’allocation de congé-solidarité sont assimilées à des périodes d’assurance pour l’ouverture du droit à la pension de retraite du régime de sécurité sociale dont relevait le bénéficiaire. Le fonds de solidarité vieillesse mentionné à l’article L. 135‑2 du code de la sécurité sociale verse au régime concerné une somme correspondant à cette validation et reçoit à ce titre le produit de cotisations à la charge des personnes mentionnées au premier alinéa du V établies sur une base forfaitaire fixée par décret.
VIII. – Le non-respect par l’employeur des engagements souscrits dans la convention de congé-solidarité entraîne une majoration de sa contribution financière fixée par celle-ci. Aucune nouvelle adhésion à la convention d’application ne peut alors être acceptée. Tout employeur ayant conclu une convention de congé-solidarité est tenu de s’assurer en vue de garantir la poursuite du versement de sa contribution en cas de redressement ou de liquidation judiciaires. Cette assurance est souscrite auprès de l’association mentionnée à l’article L. 143‑11‑4 du code du travail.
"Par cet amendement, les député.es membres du groupe parlementaire LFI-Nupes souhaitent rétablir le dispositif temporaire de préretraite intitulé « congé de solidarité » qui avait cours dans les départements d’outre-mer (DOM).
En contrepartie de l’embauche d’un jeune de moins de 30 ans, un employeur pouvait, sous certaines conditions, mettre en préretraite un salarié âgé de 55 ans ou plus tout en bénéficiant d’une aide de l’État.
Ce dispositif a été abrogé en 2007 alors qu’il répondait à une spécificité du marché de l'emploi ultramarin : un très fort chômage à la fois chez les séniors et chez les jeunes. Ainsi, à la Réunion, plus de 2000 jeunes ont pu accéder à un emploi pendant sa mise en oeuvre.
Nous proposons donc de le rétablir en vue d'améliorer le fonctionnement du marché du travail ultramarin."
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