Publié le 15 septembre 2023 par : Mme Pasquini, M. Taché, M. Raux, Mme Belluco, Mme Arrighi, Mme Batho, Mme Sebaihi, M. Thierry, M. Bayou, Mme Taillé-Polian, Mme Sas, Mme Regol, M. Ben Cheikh, Mme Rousseau, Mme Pochon, M. Peytavie, M. Lucas, Mme Laernoes, M. Julien-Laferrière, M. Iordanoff, Mme Chatelain, M. Fournier, Mme Garin.
I. – À la première phrase de l’alinéa 21, substituer au nombre :
« 75 000 »
le nombre :
« 10 000 000 ».
II. – En conséquence, à la même phrase du même alinéa, substituer au taux :
« 1 % »
le taux :
« 2 % ».
III. – En conséquence, à la seconde phrase du même alinéa, substituer au nombre :
« 150 000 »
le nombre :
« 20 000 000 ».
IV. – En conséquence, à la même phrase du même alinéa, substituer au taux :
« 2 % »
le taux :
« 4 % ».
Le présent amendement vise à aligner le dispositif de sanction sur la réalité économique du secteur.
Selon le rapport Sénatorial, « Porno : l’enfer du décor », les revenus de l’industrie pornographique sont considérables : l’une des estimations mentionnées indique que « les revenus du porno s’élèvent à 140 milliards de dollars par an, dont 17 milliards aux États-Unis, soit plus que Netflix et la National Basketball Association (NBA) réunis. »
D’après un rapport du think tank Shift Project, datant de juillet 2019, sur la sobriété numérique, les vidéos pornographiques hébergées sur des plateformes de streaming de contenus pornographiques (Pornhub, YouPorn, xVideos, etc.), constituent plus d’un quart (27 %) de tout le trafic vidéo en ligne dans le monde, 16 % du flux total de données sur Internet.
Cependant, la plupart de ces sites ne sont pas domiciliés en France et ne paient pas d’impôts. Dans ces conditions, il est difficile d’estimer avec précision leurs revenus, et donc d’appliquer la sanction prévue à hauteur de 1% du chiffre d’affaires. Ainsi, la société MindGeek, qui abrite une galaxie de centaines de portails gratuits (Pornhub, YouPorn, RedTube) et de sites payants tous consacrés à la pornographie, qui en font le leader mondial du secteur en termes de fréquentation, est domicilié fiscalement au Luxembourg. En l’absence d’information sur le chiffre d’affaires, L’ARCOM devra pourtant appliquer le barème maximal de 75 000 euros, ce qui diminue l’effet dissuasif de la sanction pécuniaire. Les écologistes proposent donc de rehausser le barème maximal pour mieux le proportionner à la réalité économique du secteur et de l’aligner avec l’esprit du régime de sanctions prévu par le Règlement Général sur la Protection des Données à l’article 7 de la loi n° 2018-493 du 20 juin 2018 relative à la protection des données personnelles.
Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cet amendement.