Intervention de Dominique Potier

Séance en hémicycle du mardi 20 juillet 2021 à 15h00
Lutte contre le dérèglement climatique — Motion de rejet préalable

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDominique Potier :

Nous n'aurions pas perdu six mois, puisque les dispositions auraient pu en partie être mises en œuvre sans attendre, ce que vous savez très bien, et, dès septembre, nous aurions pu nous doter d'une loi véritablement ambitieuse…

Tel est le sens même de notre motion de rejet préalable. Si le temps ne leur avait manqué, les députés socialistes auraient aimé, comme d'autres forces de gauche, voire certaines forces de la majorité et, sur certaines dispositions, avec l'appui de membres du groupe Les Républicains ou de centristes, aborder des questions systémiques et capitales telles que la conditionnalité sociale des marchés publics ou l'affichage sur certains produits, non seulement à caractère environnemental, mais aussi social : à cet égard, nous sommes, comme vous le savez, attachés à combattre le travail des enfants dans le secteur du textile.

Nous aurions pu engager la réforme des institutions permettant d'organiser la fantastique transition des métiers qui va advenir, pour que la peur des reconversions industrielles se transforme en épopée industrielle et de l'emploi, à l'instar de la mutation de l'agriculture dans les années 1950, et instaurer des dispositions de transition pour les métiers, comme nous l'avions proposé. Nous aurions pu regarder avec plus de considération les propositions de nos collègues Boris Vallaud et Jean-Louis Bricout, portant sur le secteur du bâtiment.

Nous aurions maintenu le taux de TVA au niveau attendu pour les transports alternatifs. Nous aurions vraiment adopté le crime d'écocide. Nous aurions engagé dans notre industrie un grand plan de recherche et de développement pour encourager l'accélération de la recherche de solutions. Nous aurions instauré dans le plan de relance une véritable écoconditionnalité et une conditionnalité sociale des aides aux entreprises. Nous aurions créé, à l'instar de nos amis britanniques, une véritable autorité pour évaluer et pour contrôler ce que nous avons voté dans le projet de loi. Bref, nous serions allés plus vite et plus loin.

C'est le sens de cette motion de rejet : le refus d'un compromis au rabais, d'un compromis à droite qui, aujourd'hui, nous prive d'un débat crucial dans un moment où nous devons changer de vitesse, accélérer et faire d'une transition écologique une transition sociale fondée sur la justice. La question qui justifie cette motion de rejet, c'est celle que je posais la semaine dernière dans l'hémicycle : quel est aujourd'hui le coût humain de notre inaction ?

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