Intervention de Rémy Ozcan

Réunion du jeudi 22 avril 2021 à 9h30
Mission d'information sur le thème « bâtir et promouvoir une souveraineté numérique nationale et européenne »

Rémy Ozcan, président de la fédération française des professionnels de la blockchain (FFPB) :

L'Union européenne a lancé une initiative à travers la British Standards Institution (BSI) en vue de l'utilisation d'une seule et même infrastructure commune aux pays de l'Union, ce qui leur garantirait une certaine indépendance technologique vis-à-vis de l'étranger. Il faut bien garder à l'esprit la nature open source de la technologie blockchain. Ainsi, n'importe qui peut en réutiliser le code pour concevoir son propre protocole. Bitcoin, la blockchain 1.0, a démontré sa robustesse à travers un premier cas d'usage, le transfert de valeurs. Ethereum a lancé la création d'applications décentralisées et de contrats intelligents dans d'autres secteurs comme la finance, les assurances ou l'industrie traditionnelle, afin d'automatiser des processus.

Malgré le caractère open source de la technologie blockchain, des brevets – et c'est là un point fondamental dont il est trop rarement question – sont déposés, beaucoup plus par des entreprises de Chine ou des États-Unis que d'Europe et, a fortiori, de France. Nous ne nous sommes pas encore lancés dans la course aux brevets. Il n'existe pas, à ce jour, de protocole 100 % français. Faut-il pour autant en développer ? Notre enquête a révélé le souhait d'une grande majorité des acteurs d'utiliser une blockchain française, c'est-à-dire l'architecture mise au point en France, par une entreprise au siège social sis en France, et financée par des investissements français.

Favoriser des liens entre des entreprises disposant d'une expertise de pointe et des instituts de recherche, tels que le Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA) ou l'Institut national de recherche en informatique et en automatique (Inria), présente un intérêt stratégique évident. Le rapport sur les verrous technologiques et techniques de la blockchain, établi à l'issue de la deuxième réunion de la taskforce blockchain, voici deux ans, l'a d'ailleurs mis en évidence. Il faut impliquer les entreprises, en plus des instituts de recherche, pour mettre au point des protocoles dont nous maîtrisons l'entière chaîne de valeur.

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