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Nous devons être lucides, nous devons être vaillants, nous devons être solidaires. La lucidité nous commande de voir que la situation militaire de l'Ukraine est devenue dangereusement critique. Cette nation martyrisée ne peut, malgré son héroïsme, tenir le choc de l'agression russe sans un effort massif, structurel, continu, de nos amis. Nous n'avons pas, à l'égard des Ukrainiens, une simple obligation de moyens – faire notre devoir, en somme, dans les limites trop vite atteintes de nos disponibilités existantes : nous avons une obligation de résultat. Nous devons leur donner ce qu'il leur faut pour mener à bien la libération de leur territoire.
...est la guerre ; il faut en finir avec cette horreur ; il faut négocier, pactiser, refuser la confrontation, au risque de perdre l'honneur. Pourtant, rien ne peut nous autoriser à penser que le président russe ait la moindre intention d'obtenir en Ukraine autre chose que la réalisation de ses buts de guerre ! Il poursuit trois objectifs, inlassablement répétés : d'abord, la partition du territoire ukrainien par l'intégration à la fédération de Russie, non seulement du Donbass, mais aussi d'Odessa, clé de la mer Noire ;…
...s. S'il n'atteint pas ses objectifs, Poutine perd la face aux yeux du monde et de son peuple. Il continue donc, et continuera, s'il en a les moyens, jusqu'à ce qui serait la capitulation de fait de l'Ukraine, de l'Union européenne et de la communauté atlantique. Vladimir Poutine poursuit un programme en trois ans, passant par une triple rupture : la rupture, dès que possible, du front de défense ukrainien, qui peut intervenir à tout moment si nous n'y veillons pas ; la rupture de l'engagement américain aux côtés de l'Ukraine et des Européens, qui résulterait de l'élection de Donald Trump ; enfin – sachons voir la réalité –, la rupture de l'Union européenne qui découlerait de l'installation du Rassemblement national aux commandes de notre pays et du Frexit en pièces détachées qu'il porte en lui.
Depuis l'invasion russe de l'Ukraine, plus de 300 000 soldats et de 10 000 civils auraient été tués, sans parler des 100 000 blessés. Plus de 4 millions d'Ukrainiens auraient fui leur pays d'origine, dont 70 000 pour trouver refuge en France. Ces chiffres ne sont pas de vulgaires statistiques, mais représentent des milliers de vies humaines bouleversées, voire éteintes à jamais. La guerre en Ukraine n'est pas une guerre abstraite ; c'est une guerre de grande échelle, telle que l'Europe n'en a pas connu depuis des décennies, aux enjeux humanitaires bien réel...
...stances compétentes. Le retour de la guerre en Europe a remis en question notre modèle d'armées et, plus largement, celui des industries de défense à l'échelle nationale et européenne. L'Union européenne étant dépourvue de prérogatives en matière de défense et les États-Unis étant en position de supériorité militaire au sein de l'Otan, nous ne sommes pas à la hauteur des enjeux et des besoins des Ukrainiens. En 2022, la France a fourni à l'Ukraine une aide militaire d'une valeur de 1,7 milliard d'euros. En 2023, cette aide a été portée à 2,1 milliards, tandis qu'elle atteindra jusqu'à 3 milliards d'euros en 2024. Notre pays se place donc seulement en quatorzième position des fournisseurs d'aide militaire à l'Ukraine. Ainsi, dans la continuité des récentes annonces de la présidente de la Commissio...
...re est révélatrice des atouts et des failles de nos armées et, plus globalement, de la stratégie militaire de la France. Notre soutien indéfectible à l'Ukraine et l'impératif de développer notre économie militaire vont de pair. Il est essentiel de capitaliser sur le savoir-faire français ainsi que sur notre industrie de défense. Je pense d'abord à la formation, en France et en Pologne, de soldats ukrainiens par nos officiers et à la transmission des connaissances et compétences militaires dont notre pays dispose pour venir en aide aux soldats ukrainiens. Je pense ensuite à la fourniture de matériels de guerre – des Mirage 2000, des obus, des missiles –, dont la prospérité supposera un soutien financier continu à la filière de défense nationale et à notre capacité de production. Notre soutien à l'U...
Parce qu'il n'y a pas de temps à perdre, j'irai droit au but. Soutenir la résistance ukrainienne, comme nous le faisons aujourd'hui, c'est faire respecter la souveraineté des nations et l'ordre international fondé sur le droit. Soutenir la résistance ukrainienne, c'est aussi protéger nos intérêts économiques en préservant la stabilité régionale, qui est essentielle à notre prospérité. Soutenir la résistance ukrainienne, c'est dire stop avant que d'autres puissances autoritaires ne soient...
Et la tendance s'est confirmée en 2022 lorsque, quelques semaines avant l'invasion à grande échelle, le RN proposait aux Français une alliance avec la Russie, malgré déjà huit années de guerre, malgré l'invasion de la Géorgie, malgré les ingérences, malgré la déstabilisation de nos armées et de nos intérêts au Sahel. Tenter, désormais, de se dédire et de soutenir, quoique mollement, les Ukrainiens en essayant de réécrire l'histoire grâce à des artistes de la fake news, cela ne trompe personne !
...sski mir – le monde russe –, qu'il cherche à nous déstabiliser, que ses laquais nous menacent de frappes nucléaires, ouvrez les yeux sur son projet impérialiste et sur son économie de guerre, qui est en marche ! Le temps est à imposer la seule chose que le Kremlin comprenne : le rapport de force. Le temps n'est pas à la lassitude, ni au pacifisme béat : il est à soutenir l'héroïque résistance ukrainienne !
Bien sûr, la France doit soutenir le camp de la paix, mais cela ne s'entend qu'en modifiant le rapport de force sur le terrain en faveur des Ukrainiens, c'est-à-dire en leur apportant l'aide militaire et civile qu'ils attendent.
J'alerte d'ailleurs ceux qui seraient tentés de voter contre ou de s'abstenir : ce serait laisser la résistance ukrainienne seule face à la Russie ; ce serait un lâche abandon au pire moment.
... la démocratie. Or l'histoire nous apprend que rien n'est jamais acquis, que tout est, encore et toujours, à construire, et que nous devons voir le monde tel qu'il est et non tel que nous voudrions qu'il soit. En février 2022 – du 18 au 20, très exactement –, a lieu la cinquante-huitième conférence de Munich sur la sécurité. Les troupes de la Fédération de Russie sont déjà massées à la frontière ukrainienne, mais la plupart des dirigeants européens présents – tout comme nous, d'ailleurs – ne croient pas à une invasion. Le 24 février, soit quatre jours plus tard, celle-ci débute. Le rapport de force et l'emploi de la force armée sont redevenus des moyens de défendre des intérêts. C'est un wake-up call : une sonnette d'alarme. Les menaces sont hybrides et protéiformes. La France a réagi, la d...
...u Kremlin. Cependant, ne plus confronter nos idées sonnerait la fin de nos sociétés démocratiques et ouvertes. Je suis fière de vivre dans un pays tel que la France, où nous pouvons engager ce débat, certes difficiles, mais qui montre que notre démocratie est bien vivante. Ce n'est pas la Fédération de Russie, où le pouvoir prime sur le droit, qui offre ce bien inestimable – bien pour lequel les Ukrainiens se battent et pour lequel nous devons tous nous battre. Slava Oukraïni !
...e à tenir ce débat sur un accord de sécurité avec l'Ukraine aujourd'hui, 12 mars 2024. Où étions-nous au début de l'invasion en 2022 ? Où étions-nous au printemps 2014, alors que le régime mafieux de Moscou annexait le Donbass et la Crimée, et que nous tergiversions encore sur le fait de lui céder des bâtiments de guerre de type Mistral ? Où étions-nous pendant l'Euromaïdan, alors que la jeunesse ukrainienne scandait son envie d'Europe ? Où étions-nous pendant toutes ces années, de 2007 à 2012, alors que nous négociions un accord d'association entre l'Union européenne et l'Ukraine ? Dès cette époque, les menaces de l'autocrate du Kremlin étaient claires : si l'Ukraine persistait à se rapprocher de cet espace de liberté, de paix et de prospérité qu'est l'Union européenne – ce qui était son droit le...
L'histoire nous regarde ; les générations futures nous demanderont où nous étions alors que la guerre était de retour sur notre continent. Nous pourrons répondre que nous étions du côté de la liberté, du côté du droit, du côté de la résistance héroïque des Ukrainiens ; du côté de l'Europe.
Rappelez-vous : le pouvoir ukrainien devait tomber en quelques jours, tel un fruit qui, depuis 2014, avait eu le temps de mûrir. Il n'en fut pourtant rien et c'est avant tout grâce à l'abnégation héroïque du peuple ukrainien. Il faut s'être rendu en Ukraine pour avoir vu dans les yeux de ces femmes et de ces hommes le goût de la liberté. Il faut avoir échangé avec eux pour comprendre la fierté qu'ils ont à résister. Enfin, il faut s...
Pour comprendre la position du Rassemblement national vis-à-vis de la Russie, rien ne sert donc de lire les Mémoires de guerre : il suffit de se rendre au Parlement européen. La résolution de juillet 2019 condamnant la situation des militants écologistes et des prisonniers politiques ukrainiens en Russie ? Ils ont voté contre ! La résolution condamnant les attroupements russes à la frontière ukrainienne en mars et décembre 2021 ? Encore contre ! La résolution approuvant l'octroi d'un prêt de 1,2 milliard d'euros à l'Ukraine en février 2022 ? Toujours contre !
Parce que ce conflit nous déstabilise et met à mal notre sécurité et notre prospérité. Enfin, parce que les valeureux soldats ukrainiens ne pourront pas résister sur le long terme sans l'aide d'alliés solides. Après de longues tentatives de négociations, la France a fourni, en concertation avec ses alliés, une assistance significative à l'Ukraine, en veillant à maîtriser tout risque d'escalade. En 2022 et 2023, la France a déjà livré pour 3,8 milliards d'euros d'aide militaire, et ce sans fragiliser ses capacités de défense. L'a...
...taire. C'est pourquoi, sous l'impulsion du Président de la République Emmanuel Macron, chef des armées, nous avons inscrit nos entreprises dans une logique d'économie de guerre et prévu de doubler le budget de la défense nationale, pilotée par Sébastien Lecornu, ministre des armées, entre 2020 et 2030. Nous vivons un moment important de notre histoire. Il nous faut continuer à soutenir le peuple ukrainien avec efficacité, en réfléchissant à ce que nous pouvons faire autrement pour que l'Ukraine ne tombe pas. J'estime enfin, mes chers collègues, que la classe politique française doit prendre ses responsabilités.
...eur général des affaires politiques et de sécurité du ministère de l'Europe et des affaires étrangères. Monsieur le directeur général, avant d'occuper l'un des postes les plus importants et sensibles du Quai d'Orsay, vous avez exercé des fonctions de terrain qui vous confèrent une excellente connaissance de l'Europe centrale et orientale, ce qui s'avère des plus utiles pour appréhender le conflit ukrainien. Vous avez ainsi été, notamment, ministre-conseiller à l'ambassade de France à Moscou de 2013 à 2017, ambassadeur en Serbie de 2017 à 2019, et directeur de l'Europe continentale de 2019 à l'an passé. Nous avons souhaité vous entendre car des développements très importants, pour certains appelés à donner lieu prochainement à des débats dans notre hémicycle, sont intervenus ces dernières semaines....