31 interventions trouvées.
...t généralisé nulle part, même lorsque la tradition est fortement implantée : aux États-Unis par exemple, seuls 22 % des établissements publics l'imposent, et un tiers en Martinique. Ensuite, il serait payé par les familles ; dans ce cas, quid des amendements que vous aviez déposés dans le cadre de l'examen du projet de loi de finances et qui prévoyaient 5 millions d'euros pour financer ces tenues ? Souhaitez-vous qu'elles soient gratuites, payantes ? On peine à s'y retrouver. Enfin, vous affirmez vouloir faire de l'école un sanctuaire, reconnaissable à ses contraintes vestimentaires. Y croyez-vous réellement, alors même que le Rassemblement national soutient de manière inconditionnelle la scolarisation au sein de la famille, à la maison ?
...issable ! Loin d'homogénéiser les élèves, comme vous le supposez, l'uniforme deviendrait alors un facteur de discrimination entre jeunes d'écoles différentes, de quartiers différents. L'uniforme constituerait le remède aux atteintes à la laïcité, dont on a recensé, au mois de novembre, un cas pour 87 000 élèves : avouez donc que l'argument est faible, s'agissant d'imposer la généralisation d'une tenue. Surtout, celle-ci ne jetterait-elle pas un voile pudique, si j'ose dire, sur un phénomène que la formation des personnels doit nous permettre de percevoir, et la gradation des sanctions de combattre, au lieu qu'il prospère en silence ? L'uniforme, c'est la stratégie consistant à faire le ménage en glissant la poussière sous le tapis !
Néanmoins, soyons justes : il semble que l'uniforme influe sur l'assiduité des élèves, qui, en l'espace d'une année scolaire, assisteraient à une demi-journée ou une journée de cours de plus, ou encore évite des tensions, le matin, lorsque parents et enfants ne sont pas d'accord au sujet de la tenue choisie par ces derniers – j'ai le sentiment personnel que ce conflit, somme toute, reste assez gérable et ne nécessite pas d'immixtion urgente de la loi. Bien sûr, le débat concernant le port de l'uniforme a lieu d'être : il existe d'ailleurs au sein du groupe Renaissance. Mais il doit reposer sur un travail sérieux, sur des études
...e, à Singapour, à Taïwan, au Viêt Nam pour n'en citer que quelques-uns. Et que je sache, il ne s'agit pas de dictatures d'extrême droite ! L'uniforme a une autre vertu : il est le meilleur rempart contre le prosélytisme religieux, le meilleur ami de la laïcité. L'école en a bien besoin quand on connaît les atteintes à la laïcité dans nos établissements scolaires. Les signalements pour le port de tenues religieuses comme les abayas et les qamis sont en hausse constante. Au total, 904 signalements ont été recensés au deuxième trimestre 2022. Le port de signes et de tenues religieux représentait plus de la moitié – 54 % exactement – des signalements en septembre 2022. Face à ce phénomène, les directeurs d'établissements scolaires ou les professeurs sont parfois désarmés. Il est dif...
Je voudrais tout d'abord remercier Maxime Minot et Emmanuelle Ménard pour leur appui et pour leur soutien à cette proposition de loi. Vous avez raison, chère madame Ménard, la tenue uniforme d'établissement a pour but premier de lutter contre les discriminations sociales et la dictature de la mode. Je voudrais que vous compreniez bien, collègues, que nos enfants sont soumis à un véritable rouleau compresseur, par l'intermédiaire de TikTok notamment et des réseaux sociaux en général.
Merci, madame la présidente. La dictature de la mode par réseaux sociaux interposés ronge, abîme, détruit, empêche l'acte d'enseignement. Elle empêche l'élève de se concentrer sur ce qu'il doit apprendre. La tenue uniforme d'établissement n'est pas une oppression, c'est une libération. Elle est aussi une novation puisqu'elle n'a jamais existé jusqu'à maintenant dans l'histoire de la République. Si elle est innovante, c'est parce que la situation que connaît le système éducatif est tout à fait nouvelle : jamais notre école n'a été abîmée comme aujourd'hui, rongée de l'intérieur par une force invisible que l...
C'est un argument que, je crois, vous pouvez entendre chers collègues. Je pense aussi, comme mon collègue Minot, que l'uniforme est un élément de la construction d'une communauté scolaire. La communauté éducative, qui figure dans les textes de la République, se constitue également par le port d'une tenue uniforme d'établissement.
La proposition de loi permettra à un conseil d'administration de définir librement la nature de la tenue uniforme de l'établissement. Ce peut être une tenue simple – un t-shirt ou sweat-shirt – ou complète, incluant un pantalon, voire des chaussures.
Le choix de la tenue en elle-même relève d'une décision de l'établissement, et non de la loi. En tout cas, cette question n'est pas un argument recevable pour rejeter l'idée même d'une tenue uniforme d'établissement. Vous affirmez ensuite qu'il est déjà possible pour un établissement d'imposer une telle tenue. Eh bien justement ! Si cela est déjà possible et que cela marche très bien, comme c'est le cas en Martinique...
Quant à la gratuité, l'un des orateurs – je ne sais plus lequel – a cité un chiffre extravagant, estimant que cette mesure coûterait 3 milliards d'euros. N'importe quoi ! Je n'ai jamais vu arriver à l'école un enfant tout nu. Il me semble que les enfants sont habillés par leurs parents, n'est-ce pas ? Cela étant établi, il me semble que si ces derniers achètent une tenue uniforme d'établissement à 8 euros, comme c'est le cas en Martinique, plutôt qu'un t-shirt Adidas ou de je ne sais quelle autre marque à 40 euros, cela ne représentera pas un coût supplémentaire pour eux, mais une économie !
Pour les élèves du premier degré, les centres communaux d'action sociale peuvent également apporter cette aide. Ce n'est pas une nouveauté, c'est très banal. Il n'y a aucune raison pour que la tenue soit payée par l'État ou par les collectivités territoriales. Les gens habillent déjà leurs enfants ; ils les habilleront avec une tenue choisie par leur établissement, tout simplement.