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Monsieur Dangoumau, je vous souhaite la bienvenue et vous remercie de vous être rendu disponible pour répondre à nos questions. Nous avons entamé les travaux de notre commission d'enquête sur l'identification des défaillances de fonctionnement au sein des fédérations françaises de sport, du monde sportif et des organismes de gouvernance du monde sportif le 20 juillet 2023. Vous le savez, à la suite de très nombreuses révélations de sportifs et de divers scandales judiciaires, l'Assemblée nationale a choisi de créer cette commission d'enquête dont les travaux se déclinent autour de trois axes : l'identification des violences physiques, sexuelles ou psychologiques dans le sport ;...
Merci d'avoir accepté de répondre à cette commission d'enquête. Votre témoignage est très important car votre livre a été un élément déclencheur, dans l'ensemble du mouvement sportif, pour libérer la parole – même si nous constatons, au fil de nos travaux, qu'il reste encore beaucoup de chemin à faire. Votre livre est un témoignage très fort. J'ai été très impressionnée par le cheminement qui vous a été nécessaire pour pouvoir écrire ce que vous aviez vécu dans votre parcours de sportive, et aussi par le fait que de nombreuses personnes savaient ce qui se passait. Votre ag...
...ans la catégorie « On a aimé », ce qui est ahurissant. Vous avez qualifié ce comportement raciste de « clivant ». Or, si une athlète blanche avait refusé de s'adresser à des journalistes noirs, je ne suis pas sûr que le traitement de l'épisode aurait été le même. Ma question est simple : y a-t-il une différence de traitement pour vous entre les racismes ? Les racismes sont-ils différents dans le sport ? Le racisme anti-blanc y est-il une réalité, particulièrement dans le football, amateur et professionnel, comme cela avait été mentionné par Pierre Ménès ?
... avez voulu parler, au sein de la fédération ou au ministère, vous avez trouvé porte close, qu'on vous a demandé de ne pas trop évoquer cette affaire, et que votre livre était votre dernière chance de vous exprimer. Considérez-vous que la situation a changé et que les victimes peuvent davantage s'exprimer aujourd'hui ? Sont-elles assez entendues, que ce soit au sein de la fédération française des sports de glace ou dans d'autres ? J'imagine en effet que vous côtoyez toujours des sportifs de haut niveau, qui savent que vous êtes à l'écoute.
Permettez-moi de renouveler ma question : recevez-vous ou avez-vous reçu, au cours des dernières semaines ou des derniers mois, des témoignages ou des appels au secours de sportifs agressés dans leur centre, à l'Institut national du sport, de l'expertise et de la performance (Insep) ou ailleurs ? En effet, puisque vous avez brisé l'omerta, peut-être a-t-on tendance à vous contacter, notamment par le biais de votre association.
Dans quel contexte recevez-vous des témoignages ? Que vous expriment les sportifs concernés ? S'agit-il d'hommes ou de femmes ? Dans quel contexte l'agression se produit-elle ?
Comment les signalements concernant les violences et les discriminations sont-ils traités par vos équipes ? Donnent-ils systématiquement lieu à des enquêtes ? Faites-vous des signalements auprès de la cellule Signal-sports du ministère des sports ?
S'agit-il de sportifs de haut niveau, ou pratiquant dans un club ou une association ?
Une fois vos recherches terminées, lorsque vous êtes sur le point de publier une affaire, faites-vous ou non un signalement à la justice ou à la cellule du ministère des sports ?
...vous qu'il est actuellement compliqué de témoigner, d'expliquer, et de briser l'omerta ? Vous êtes toutes les deux très jeunes : confirmez-vous l'impression selon laquelle la situation s'améliore d'année en année ? Je me pose la question car vos propos ne semblent pas corroborer ce sentiment. Comme vous êtes encore présentes dans ce monde-là, j'imagine que vous recueillez des témoignages d'autres sportives ayant subi des viols oudu harcèlement, mais vous semblez dire qu'il n'est toujours pas possible de parler, n'est-ce pas ?
Pensez-vous que c'est lié à l'athlétisme ? Avez-vous des amies dans d'autres sports qui sont concernées ?
Je suis députée d'Ille-et-Vilaine, en Bretagne, et je suis l'auteure d'un rapport sur les crédits de la mission budgétaire Sport, jeunesse et vie associative, dans le cadre duquel je me suis rendue à l'Insep. Son directeur, Fabien Canu, a-t-il été informé officiellement, vous a-t-il rencontrées et quelle est sa position ? Connaissez-vous Catherine Moyon de Baecque, coprésidente de la Commission de lutte contre les violences sexuelles et les discriminations au sein du Comité national olympique et sportif français (CNOS...
Dans votre livre, vous dites que vous étiez très proche de vos parents, en particulier de votre maman, mais qu'ils n'ont rien vu. Souvent, les victimes évoquent à la fois une méconnaissance et un manque de communication entre les dirigeants sportifs et les parents. Comment l'expliquez-vous ?
...nsabilité est d'écrire des articles à même de susciter une mobilisation citoyenne et juridique. Or – parlons franchement – les lecteurs attentifs de L'Équipe que nous sommes ont parfois le sentiment que la manière dont les faits sont évoqués ne permet pas de véritablement ouvrir le chemin à ce travail-là. Un exemple : je considère que vous avez traité ce qui se passait à la fédération des sports de glace d'une façon un peu endogame. Même si les faits étaient évoqués, la tonalité, le bruit de fond, dirais-je, ne permettaient pas d'ouvrir la porte ni à la libération de la parole citoyenne ni à une saisine. Comment un journal comme le vôtre qui, par définition, travaille avec les fédérations et est en contact avec elles réussit-il à opérer un arbitrage terrible entre ces fédérations et le...
Nous auditionnions ce matin Angélique Cauchy, sportive de la fédération française de tennis, qui a témoigné du même engrenage. Connaissant de l'intérieur le contexte de ces situations, pouvez-vous nous en indiquer les raisons et nous faire des propositions pour en sortir ?
Romain Molina nous a parlé des défaillances dans le monde du sport, particulièrement dans le rugby. Mais il a également dit, ainsi que je l'évoquais dans mon introduction : « Beaucoup de grands journaux pourraient faire sauter la FFF demain, L'Équipe en premier lieu. Il y a des gens très bien à L'Équipe, mais d'autres protègent telle ou telle source au profit de règlements de compte. Il s'agit là d'un véritable problème . » Comment réagissez...
Le ministère des sports a mis en place une cellule, qui se nomme Signal-sports : la connaissez-vous ?
Nous venons d'auditionner deux jeunes athlètes de la fédération d'athlétisme qui ont longtemps été à l'Insep et qui ne connaissaient pas Signal-sports. Il semblerait que l'Insep n'en fasse pas du tout la promotion, ce qui est très étonnant, puisque ce sont les athlètes de haut niveau qui sont le plus exposés aux violences. Que dites-vous de cela ? La multiplication des associations – Rebond, La voix de Sarah, etc. – ne risque-t-elle pas de diluer les remontées du terrain et de nous faire passer à côté de faits graves au sein des fédérations ?...
...ts, mais tout cela se fait dans le cadre d'une délégation de service public. Dans ce cadre donc, des agents du ministère sont mis à la disposition des fédérations : je pense en particulier aux directeurs techniques nationaux. Or il n'en a pas encore été question depuis le début de nos auditions, comme s'ils n'existaient pas, ou n'avaient aucun rôle à jouer. Ne pensez-vous pas que le ministère des sports pourrait s'appuyer sur les personnes qu'il met à la disposition des fédérations pour lutter contre les défaillances que nous constatons ?
Si c'est, comme vous le disiez, par le biais de la gouvernance des fédérations que l'on peut améliorer la lutte contre les violences sexistes et sexuelles, en tant qu'expert du sport, quel serait, selon vous, le modèle idéal d'une fédération sportive ?