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...ne peut juger et qui est au cœur de nos débats voire les dirige : la peur de la douleur. Il faut cependant aussi considérer la façon dont on accueille cette peur. En la matière, les soins palliatifs apportent une réponse. Ils trouvent leur origine dans l'idée que toutes les vies sont dignes, que notre honneur – à nous, bien portants – est de tout faire, j'insiste sur ce point, pour que ce soit la souffrance, et non la personne qui souffre, qui soit supprimée. Vouloir le contraire pour nos malades et notre société, c'est manquer de courage, d'ambition mais aussi de cœur. C'est pourtant dans cette direction que nous entraîne l'article 5, qui fait du suicide assisté et de l'euthanasie des réponses acceptables, endossables par une société qui se refuse à sortir les grands moyens pour ériger les soins p...
Nous en arrivons au cœur du texte. Je suis particulièrement satisfait de pouvoir discuter de l'article 5, qui témoigne de l'humilité de celles et ceux qui ont rédigé le texte ou le soutiennent, de l'humilité de la science et de la médecine face aux limites auxquelles elles sont confrontées. Car, c'est vrai, nous ne savons pas soulager toutes les douleurs ni toutes les souffrances. Grâce à ce projet de loi, nous le reconnaissons, ce qui me semble très positif. Je soutiendrai bien sûr cet article. J'aimerais évoquer cependant un point de désaccord : la possibilité de désigner une personne, si j'ose dire lambda, pour administrer la substance létale. Je ne pense pas qu'un proche, quel qu'il soit, puisse procéder à cet acte. L'auto-administration doit être la règle générale ...
...tte fin, la rédaction future des cinq critères prévus aux articles 5 et, surtout, 6, devrait viser deux objectifs essentiels. D'abord, ce texte doit être applicable. Il faut réintroduire la notion de pronostic vital engagé, sans la référence au moyen terme, qui a été unanimement récusée. Ensuite, il doit être juste, en traitant équitablement toutes les affections graves et incurables causant des souffrances réfractaires. Qu'est-ce qui justifierait qu'une personne répondant à ces critères ait droit à l'aide à mourir un mois avant de perdre son discernement, tandis qu'elle en serait privée un mois après ? Madame la ministre, je vous remercie pour l'inlassable écoute dont vous avez fait preuve au cours de nos débats. Je respecte votre souci que rien ne remette en cause les équilibres de ce texte. Mai...
Permettez-moi de commencer par énoncer une vérité fondamentale : soit ce projet de loi constitue une solution à l'échec cuisant qu'a essuyé le Gouvernement en cherchant à appliquer la loi Claeys-Leonetti, soit le Gouvernement a choisi d'échouer pour réaliser ses rêves les plus profonds en libéralisant toujours davantage les fondements de notre société. La souffrance en fin de vie est une réalité douloureuse, mais elle ne doit pas nous conduire à choisir la voie du renoncement en légalisant le suicide assisté et l'euthanasie. Au contraire, cette souffrance nous invite à redoubler d'efforts pour offrir à chacun, où qu'il se trouve, des soins palliatifs de qualité. C'est cela, la fraternité, et il est inacceptable que, dans un pays comme le nôtre, des personnes...
Aline a écrit : « C'est une histoire parmi tant d'autres, une histoire de malade, de souffrance, mais surtout une histoire d'amour et de vie, une histoire de famille brisée par une longue, trop longue agonie. Des semaines, des mois d'un combat qu'on nous impose en nous disant que, de toute façon, il n'y a rien à faire. Alors pourquoi ? Pourquoi infliger tout ce qui suit pour un combat perdu d'avance ? J'ai passé les deux derniers jours de vie de mon père auprès de lui, à le voir lutter et s...
...ersel aux soins palliatifs – nous y avons travaillé la semaine passée. Elle devra instaurer une aide à mourir pour ceux qui, en conscience, parce que leur vie est devenue intolérable en raison d'une affection grave et incurable, souhaiteront y avoir recours. À ce titre, il sera indispensable, pour n'exclure personne, de prendre en compte les directives anticipées. Plutôt que de hiérarchiser les souffrances physiques ou psychologiques, elle devra les laisser à l'appréciation de la personne concernée. Enfin, elle ne devra pas exclure ceux dont le pronostic vital n'est pas engagé mais qui connaissent déjà des souffrances intolérables. Madame la ministre, si, à l'issue du vote de cette loi, nos concitoyens, pour ceux qui le peuvent, doivent se rendre en Belgique ou en Suisse, ou alléger leurs souffr...
...t une aide à mourir qui leur permette la dignité dans la mort. J'espère véritablement qu'elles seront au cœur de nos débats. Pour ma part, j'aimerais que nous ne parlions pas de personnes qui « veulent mourir », mais de personnes qui, comme nous toutes et tous, aspirent à la mort la plus sereine possible. Parfois cela ne se produit pas ainsi, mais nous ne souhaitons à personne de mourir dans les souffrances auxquelles sont confrontés aujourd'hui certains malades. L'aide à mourir, c'est alors un moindre mal… juste un moindre mal, dans une situation de grandes souffrances auxquelles, toutes et tous, nous voulons échapper. Je dois dire que je suis particulièrement attachée à l'équilibre de ce texte : celui qui permet d'allier autonomie dans la liberté et solidarité. Devant les craintes que j'ai enten...