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Au cours des dernières années, nous avons constaté une diminution de l'intérêt pour la culture scientifique en France, ce qui n'a pas été sans effet sur la perception des sciences et de l'innovation par le grand public. Dans le contexte mondial actuel, la science et la technologie ont un rôle crucial à jouer si nous voulons relever les défis qui se présentent en matière de santé, de changement climatique et de développement économique ; il est donc essentiel de renforcer la culture scientifique dans notre pays. Je voudrais compléter mon exposé de questions très précises....
...d'un remarquable outil : l'Opecst. Le groupe Écologiste vous suggère de valoriser ses rapports, ses notes scientifiques et ses comptes rendus d'auditions qui s'empilent et finissent parfois dans un carton sans avoir été diffusés. Ils pourraient éclairer utilement nos débats et nos décisions. La même Marie Lambert-Chan nous explique : « Avoir une culture scientifique, ce n'est pas tout savoir des sciences. C'est plutôt d'avoir soif d'en apprendre toujours plus sur les sciences, de comprendre la démarche scientifique, de cultiver à la fois son esprit critique et son sens de l'émerveillement. » Nous vous proposons donc d'organiser de grands débats publics dans la société avant que le Parlement ne se prononce sur des sujets importants – citons, au hasard, l'énergie et le nucléaire. Comment ne pas or...
...omouvoir et faire vivre une culture scientifique large et de qualité. On connaît l'importance des apprentissages fondamentaux en mathématiques et les difficultés que nous rencontrons dans ce domaine, mais j'aimerais vous interroger, madame la ministre, sur la culture scientifique dans l'enseignement supérieur. Ce qui entrave la maîtrise d'une culture scientifique en France, c'est que l'étude des sciences n'y est pas populaire au sens propre. Lorsque l'on étudie les sciences en France, on le fait dans le cadre élitiste de la classe préparatoire, c'est-à-dire à un niveau d'excellence. Plus de 53 % des élèves des classes préparatoires suivent des enseignements scientifiques. Ainsi se renforce ce préjugé qu'en dehors de la voie royale, celle des classes préparatoires, il n'y aurait finalement pas gr...
...ques se dégradent fortement entre le CM1 et la classe de quatrième. Or nous constatons depuis quelques années que la baisse des résultats coïncide avec une baisse du nombre d'enseignants ayant à l'origine un profil scientifique. La présence des enseignants au profil scientifique dans le premier degré est cruciale, ceux-ci étant les plus à même de transmettre les bases mais aussi le goût pour les sciences et les mathématiques à leurs élèves. De plus, ces enseignants contribueront à susciter chez les élèves un intérêt pour les carrières scientifiques et techniques, en leur montrant la pertinence de ces matières dans la vie quotidienne. Il est aussi important d'encourager les filles, dès leur plus jeune âge, à s'intéresser aux sciences et à envisager des carrières scientifiques, quand on sait qu'el...
...positif de la nouvelle sixième, qui entrera en vigueur dès la rentrée 2023. Cette réforme vise à mettre en place une heure de soutien ou d'approfondissement en mathématiques ou en français pour tous les élèves entrant au collège, au détriment de la technologie, dont l'heure d'enseignement devrait être supprimée. Cette suppression va empêcher les élèves de poursuivre en sixième l'enseignement des sciences et technologies, tel que pratiqué dans les classes élémentaires. Elle pourrait constituer une menace pour la pérennité des postes d'enseignants de technologie, qui risquent de se retrouver, à la rentrée, en complément de service dans un autre établissement. La technologie joue pourtant un rôle important dans l'acquisition de compétences pour la maîtrise de l'informatique et des outils numériques...
Dans la guerre de pouvoir à laquelle se livrent les grandes écoles, j'ai le sentiment que Sciences Po a gagné contre Polytechnique : notre époque substitue l'information au savoir et le ressenti aux faits. À l'école, tout d'abord, les résultats obtenus par les élèves français dans le cadre des études internationales Timss pour les mathématiques et la science de 2015 et de 2019 sont édifiants : notre pays est en queue de peloton. Au sein de l'État, ensuite, les récents travaux de la commissio...
... armes pour s'adapter. Pourquoi ne pas créer un nouvel enseignement transverse, liant la majorité des enseignements scientifiques au changement climatique ? Il pourrait prendre la forme d'une fresque du climat adaptée à l'école primaire, puis d'ateliers rendus obligatoires dès la fin du collège. Tous les projets scolaires devraient être liés à la question du changement climatique. La prise de conscience doit être permanente : le changement climatique est partout dans la vie ; qu'il soit partout à l'école.
...manin – qui, en la matière, est sans doute aussi qualifié que l'inquisiteur jugeant Galilée. Ce préambule sur la production scientifique étant fait, se pose la question de la diffusion de la culture scientifique, que nous appelons de nos vœux. En l'espèce, il importe de définir clairement les termes du sujet. Chacun sait – et vous êtes une des mieux placés pour cela, madame la ministre – que les sciences ne sont pas un ensemble de connaissances : ce sont avant tout des procédures collectives de validation des savoirs. Or nous assistons à un phénomène étonnant : au collège, les tâches relevant de l'expérimentation, de la réalisation ou de la manipulation disparaissent progressivement des cours scientifiques, au profit de pratiques relevant plutôt de la mémorisation ou de l'apprentissage à caractè...
...t être acquises par tous. Aujourd'hui, pour comprendre le monde naturel, pour situer avec justesse le vivant dans son contexte, il faut disposer de cet outil crucial qu'est une culture scientifique partagée par tous. Elle seule peut nous libérer des formes modernes d'obscurantisme. En vingt ans, la France est passée du douzième au vingt-cinquième rang de l'OCDE s'agissant du niveau des élèves en sciences et en mathématiques. Cette chute exige une réaction forte. Si nous sommes incapables d'offrir aux enfants de la nation les armes intellectuelles nécessaires pour comprendre des phénomènes essentiels, nous mettons en difficulté ces futurs citoyens dans leur quête légitime de liberté, une des valeurs du fronton républicain. Il ne saurait y avoir de liberté sans connaissance. Lorsque, ici même, à ...
...our cette audition diffusée en direct sur le site de l'Assemblée nationale et sur les réseaux sociaux. Elle va vous permettre de nous exposer votre projet pour l'Inserm, ainsi que la façon dont vous concevez le rôle de président d'un tel institut de recherche. J'ai pour ma part une question sur un sujet qui me tient à cœur. En cette période de montée du relativisme et de défiance à l'égard de la science, le rôle des scientifiques – chercheurs, ingénieurs et techniciens – m'apparaît décisif. Les polémiques récentes sur les nouveaux vaccins et les fausses informations qui ont abondamment circulé sur les réseaux sociaux nous le démontrent. Il est important d'avoir une parole scientifique utile, fiable et crédible pour chacun. Il faut diffuser la culture scientifique pour valoriser les connaissances...
...la santé des femmes, les maladies métaboliques, les cancers, les maladies infectieuses, le vieillissement et la santé mentale. Le contrat témoigne aussi d'une volonté d'alignement marquée des forces de recherche sur les priorités de santé, d'un effort spécifique en matière d'investissement technologique et d'attractivité des métiers de la recherche, et met l'accent sur la transition numérique, la science ouverte, la gestion des données massives et l'interaction entre science et société. Ce grand nombre de domaines ne risque-t-il pas d'aggraver la dispersion relevée par la Cour des comptes ? La mise en œuvre de la loi de programmation de la recherche a, semble-t-il, eu un impact positif concret sur l'Inserm : elle a permis l'augmentation des moyens de l'Institut dans le cadre du contrat susdit po...
...connu une baisse de 20 % du nombre de techniciens depuis 2012. J'ai d'ailleurs déposé cette semaine une proposition de loi de la NUPES sur l'université et la recherche, dont je vous invite à prendre connaissance. Nous échangerons certainement plus tard sur cette question. Dans ce contexte serez-vous le président qui organise la disparition de l'Inserm, par une fusion avec l'Institut national des sciences biologiques du CNRS ou en confiant la gestion de ses unités à l'université, comme le propose la Cour des comptes, ce qui aura évidemment pour conséquence la fin du statut de chercheur ? Votre prédécesseur, Gilles Bloch, s'était opposé aux recommandations de la Cour des comptes, et c'est peut-être la raison qui explique sa non-reconduction. Quel est votre point de vue sur l'avenir de l'Inserm, à ...
... ? Une approche consisterait aussi à mettre fin à l'émiettement des sources de financement entre crédits récurrents, de l'ANR, caritatifs et projets hospitaliers de recherche clinique (PHRC). En moins de vingt ans, plus de 5 000 de ces PHRC ont été financés, à hauteur de 860 millions d'euros, sans aucune évaluation du dispositif, alors que, comme le souligne le nouveau président de l'Académie des sciences, le professeur Alain Fischer, ces 5 000 projets n'ont donné lieu qu'à 1 500 publications. Ne faut-il pas regrouper tous ces financements sous l'égide de l'Inserm, en veillant à ce que la part contractuelle n'excède pas, par exemple, 20 % des crédits alloués ? La dernière analyse livrée par la Cour des comptes confirme, malgré les difficultés budgétaires enregistrées, l'excellence de la recherch...
...n conclusion, qu'une évolution radicale de l'Inserm est nécessaire en matière d'organisation de la recherche en santé. Dans le langage de la juridiction de la rue Cambon, c'est assurément un jugement sévère. Cette transformation, si elle a lieu, devra être menée par le futur PDG de l'Inserm. La Cour des comptes propose notamment, dans ses recommandations, de fusionner l'Inserm avec l'Institut des sciences biologiques du CNRS, scénario évoqué régulièrement depuis vingt ans. Qu'en pensez-vous ?
Avant tout, nous saluons l'ensemble des recherches réalisées chaque année par les scientifiques de l'Institut, qui permettent indéniablement de mettre en lumière les progrès de la science et sont un gage du sérieux de la recherche française. Si le travail des équipes est précieux, il faut néanmoins reconnaître la nécessité de faire évoluer le positionnement et le rôle de l'Inserm. Ce constat est unanimement partagé. En effet, le rapport récent de la Cour des comptes indique de nombreuses irrégularités dans le fonctionnement comme dans la gestion de l'Institut. Ce rapport fait nota...
La Cour des comptes juge plutôt sévèrement la gestion de l'Inserm au cours des années 2015 à 2021. Elle pointe également le positionnement flou de l'Inserm sur le plan institutionnel. En effet, la multiplicité des organismes de recherche dans le domaine des sciences de la vie et leur cloisonnement empêchent l'institut de prendre réellement sa place. Il lui est notamment reproché de ne pas se recentrer sur certaines disciplines. Que pourriez-vous proposer pour limiter la fragmentation du paysage institutionnel de la recherche en santé ? Les choses peuvent-elles évoluer rapidement ?
... des moyens à l'Université, ce n'est pas uniquement produire des innovations qui nous permettraient d'augmenter les profits de nos entreprises ou d'être des leaders dans l'économie de la connaissance. La production des savoirs scientifiques est essentielle, car ils contribuent à trouver des solutions aux défis écologiques auxquels nous sommes confrontés. La production des savoirs scientifiques en sciences sociales est tout aussi essentielle, car ils contribuent à l'émancipation de toutes et tous en décryptant les mécanismes sociaux qui produisent et entretiennent les oppressions telles que le sexisme, le racisme ou l'homophobie. Former plus d'étudiants à l'Université permet le partage des savoirs et de la pensée critique ; c'est donc une des conditions de l'exercice de la démocratie, dans un mon...
...nt toujours plus important et des appels à projets toujours plus nombreux. Les universités et les organismes de recherche voient eux aussi leur budget augmenter. Alors que moins de 10 % des projets étaient financés par les appels d'offres de l'ANR il y a quelques années, quelque 25 % le sont en 2022. L'approche est globale : les grands équipements scientifiques sont améliorés et l'ouverture de la science à la société est poursuivie. Cependant, la situation actuelle préoccupe car l'inflation galope et les coûts de l'énergie explosent. Il ne faudrait pas que tous les efforts réalisés ces dernières années et cette année encore soient absorbés par ces dépenses, ramenant le financement de la recherche à son niveau antérieur à la LPR. De plus, investir dans la recherche ne servira à rien si la popula...
...iétude des universités face à la hausse du coût de l'énergie, vous avez obtenu et annoncé une aide plus que bienvenue de 275 millions ; je vous en remercie. Depuis la crise sanitaire, les préoccupations des étudiants au sujet du dérèglement climatique et de son impact sur leur avenir peuvent aller jusqu'à l'éco-anxiété ; comment votre ministère prend-il cet enjeu en compte par la formation et la science ?
...nt minoritaires – pour porter des idées radicales ou militantes ». Et je ne parle même pas des prises de position politiciennes de certains présidents d'université, sujet à propos duquel je vous ai posé une question écrite, madame la ministre. Le wokisme fermement dénoncé par M. Blanquer, l'écriture inclusive, le racialisme et le genrisme ne peuvent en aucun cas prétendre relever du champ des sciences alors que ce sont des idéologies politiques. Le ministère devrait mettre un terme à ces dérives qui, si l'on n'y prend garde, peuvent porter gravement atteinte à la réputation de rigueur scientifique de certaines universités et de certaines formations universitaires. La LPR contribue incontestablement au réarmement de la recherche française : elle aura notamment permis d'augmenter le nombre d'é...