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Cependant, cette pratique a surtout pour conséquence le développement des trafics de stupéfiants au sein des établissements. Il est donc très important de mettre un frein à ce phénomène en allouant davantage de moyens à l'administration pénitentiaire : les détenus sont censés être en prison pour payer leur dette à la société et pour se sevrer, non pour s'enfoncer eux-mêmes et enfoncer la France.
Monsieur le garde des sceaux, puisque vous m'avez interpellée tout à l'heure à propos de la prison de La Farlède, vous devez savoir que les filets de protection manquent cruellement. Je sais, pour avoir moi-même visité ce centre pénitentiaire, que beaucoup de stupéfiants y sont introduits et que s'y développent des trafics qui n'ont pas lieu d'être. De fait, il ne s'agit pas d'une prison 4 étoiles.
Nous avons bien conscience qu'il s'agit de bâtiments vétustes et anciens. C'est pourquoi nous proposons qu'ils fassent l'objet d'une réhabilitation afin que soit respectée la dignité humaine, sans oublier pour autant le caractère punitif de la prison.
... de notre collègue de la NUPES, repris par le garde des sceaux : si les conditions de détention s'améliorent pour les détenus, la tâche des surveillants sera forcément plus simple et leurs conditions de travail meilleures. Or, la loi de 2021 pour la confiance dans l'institution judiciaire a précisément permis de faciliter les conditions de détention des personnes condamnées à plusieurs années de prison, en leur permettant d'accéder à un travail et aux droits afférents. Par ailleurs, nous avons adopté une mesure, décriée à l'époque mais que nous assumons, qui consistait à fondre les deux régimes de remise de peine en un seul, lequel a pour seul critère le mérite. Je puis vous assurer que cette mesure est utile et efficace…
Si nous nous rejoignons sur le fait qu'il est préférable, tant pour les détenus que pour les personnels pénitentiaires, que les conditions de détention soient dignes, nous ne souhaitons pas, quant à nous, que les détenus sortent de prison à la moindre bonne action. Nous partons du principe qu'une politique pénale ferme aura davantage d'effets qu'une politique pénale laxiste qui prévoit des remises de peine parfois automatiques, lesquelles donnent un sentiment d'impunité. Si le sentiment d'insécurité n'existe pas, le sentiment d'impunité, lui, est bien réel.
Je ne peux pas résister à l'envie de participer à ce débat sur la prison qui, pour une fois, est loin des caricatures que l'on a pu entendre sur CNews lors de la polémique sur la course de karts à la prison de Fresnes. Nous parlons là de ce qu'est, au fond, la prison. Lorsqu'on est condamné à une peine de prison, on est condamné à être privé de liberté et non à être privé de dignité, à vivre au milieu des rats et des cafards.
Pour qu'il n'y ait pas de récidive et que le sentiment d'insécurité diminue, il est plus efficace, toutes les enquêtes le montrent, d'assurer de bonnes conditions de détention et de prévoir des aménagements de peine, tels que les placements à l'extérieur. Je me réjouis que, pour une fois, nous ayons un débat apaisé sur la prison. Mais allons jusqu'au bout : améliorons les conditions de détention et – c'est ce qui nous différencie du Rassemblement national – progressons sur les peines alternatives, notamment les placements à l'extérieur.
Il s'agit encore une fois d'un amendement d'appel, afin de revenir sur une question que nous avons abordée à plusieurs reprises au cours de l'examen de cette mission, à savoir le nombre de places en prison. Vous nous avez dit qu'un peu plus de 2 000 places avaient été construites sous le quinquennat précédent, au lieu des 15 000 qui avaient été promises par le chef de l'État. Monsieur le garde des sceaux, vous nous avez donné des raisons qui expliquent au moins partiellement ce retard, comme la crise du covid et les difficultés à trouver les terrains adaptés. D'après les dernières statistiques du ...
Votre amendement comporte deux volets. Sur le plaidoyer en faveur des greffiers, je n'ai rien à redire. En revanche, sur votre proposition de prendre 400 millions sur le budget de l'administration pénitentiaire, j'émets – à titre personnel puisque la commission n'a pas examiné votre amendement – un avis défavorable. Le budget alloué aux prisons est également important : soustraire d'un côté pour ajouter de l'autre ne me paraît pas souhaitable.
Où allez-vous chercher l'argent ? Depuis tout à l'heure, vous le retirez à l'administration pénitentiaire : 400 millions d'euros dans la proposition de Mme Raquel Garrido, 130 millions dans l'amendement en discussion. Non, l'administration pénitentiaire a besoin de ces fonds, en particulier pour créer 15 000 places de prison supplémentaires.
Il s'agit d'un enjeu de fermeté pour notre politique pénale, d'un enjeu d'humanité et de dignité quant à l'état de nos prisons. Voilà ce qu'est notre politique, face au laxisme que prône La France insoumise !
Comme nous l'avons évoqué hier en commission des lois, nous proposons de créer un nouveau programme, dédié au financement du développement du placement à l'extérieur. Une peine de prison peut faire l'objet d'un aménagement, lequel peut consister à placer la personne dans une structure extérieure à la prison – d'où le nom.
…sur la corrélation entre les conditions de détention et les conditions de travail des gardiens. Par cet amendement, nous proposons de permettre aux détenus d'accéder à internet. Actuellement, toute la société ou presque est connectée. Aucune loi n'interdit d'ailleurs de permettre l'accès à internet en prison. Pourtant, 70 000 détenus en sont privés et subissent cette fracture numérique. Nous partageons l'objectif que vous affichez de favoriser la réinsertion et le retour à la société en permettant aux détenus de se construire un avenir. Mais comment pourraient-ils, sans internet, postuler à des offres d'emploi, effectuer des recherches, ou même rester en lien avec leur famille ? Il y a quelques sema...
...es personnes qui purgent la fin de leur peine en placement à l'extérieur. Elles apprennent par exemple à élaborer un projet professionnel et à reprendre un travail. Elles apprennent aussi à vivre avec le regard des autres. J'ai trouvé cet aspect très intéressant parce que je n'avais absolument pas conscience de ce besoin de réapprendre à vivre en société. Quand quelqu'un passe plusieurs années en prison, le monde change et, à sa sortie, il doit être capable de se réadapter. C'est justement ce que permettent les placements à l'extérieur. Deux arguments devraient rassembler largement en leur faveur, loin de toute polémique. D'abord, ils sont efficaces pour prévenir la récidive, puisque celle-ci est moins fréquente qu'après une sortie sèche.
Ensuite ils permettent de réduire les coûts – vous nous parlez sans arrêt de coût, quand nous estimons qu'il faut attribuer les moyens nécessaires. Le placement en prison coûte 120 euros par jour et par personne, quand celui à l'extérieur revient à seulement à 40 euros. En réalité, 40 euros sont insuffisants. Vous l'avez concédé hier en commission, monsieur le garde des sceaux, il faut augmenter le prix à 50 euros par jour. Les associations demandent 60 euros : même en accordant 60 euros,…
…le coût reste moitié moindre que celui du placement en prison. L'augmentation du nombre de placements à l'extérieur relève donc de l'intérêt général. J'en appelle notamment aux députés du groupe Démocrate, qui se sont montrés favorables à cette mesure pendant nos discussions d'hier en commission, même s'ils n'ont pas voté en faveur de notre amendement.
Nous en avons débattu lors de l'examen en commission et nous avons examiné des amendements identiques lors de la discussion des précédents projets de loi de finances. Je ne peux que reformuler un désaccord de fond avec cette mesure. La raison en est simple : nous avons aussi besoin de places de prison. Il ne faut pas opposer les deux dispositifs. Il est illusoire – illusoire, j'insiste – de penser que tous les détenus pourraient bénéficier d'un placement à l'extérieur. Il faut trouver un équilibre. Il existe d'autres outils de réinsertion, complémentaires, qu'il faut peut-être développer, comme le travail en prison. Il faut savoir raison garder. La commission a rejeté cet amendement. L'avis e...
Je vous remercie, monsieur le ministre, pour les propos que vous avez tenus. L'accès à internet en prison est un véritable enjeu, entre autres en matière de formation. Plusieurs d'entre nous ont mis en avant ce sujet lors de la précédente législature, estimant qu'il était incroyable que nos prisonniers n'aient pas accès à internet dans le cadre de la formation.
...ons, en augmentant de 68 % les crédits afférents, afin de donner un signal à cette association membre d'Emmaüs et de favoriser l'installation d'autres structures de même nature. Votre proposition est intéressante, mais nous allons déjà dans ce sens. Pour conclure et abonder dans le sens du garde des sceaux, j'aimerais que l'on cesse de véhiculer la vision selon laquelle ceux qui construisent des prisons sont des méchants favorables à l'incarcération et pas des humanistes.
Si nous voulons que des places de prison soient créées et que des prisons sortent de terre, c'est aussi pour répondre à l'enjeu de dignité. Nos prisons ne sont pas dignes ; tant qu'on n'en construira pas de nouvelles, modernes, tant qu'on ne restaurera pas celles qui existent, nous n'arriverons pas à garantir cette dignité.