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Interventions sur "nouméa"

102 interventions trouvées.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSabrina Sebaihi :

Des manifestations violentes ont éclaté, ces derniers jours, en Nouvelle-Calédonie. Depuis plusieurs semaines, vous agitez l'épouvantail de l'urgence pour faire accepter un projet de loi qui n'a fait l'objet d'aucun consensus, sans rien entendre aux nombreuses critiques qu'il suscite. Pire, vous méprisez ces dernières. Quels seront, demain, à Nouméa, les fruits de la colère que vous semez, ce soir, à Paris ? Personne ne peut se satisfaire de la situation, qui met en danger les habitants de la Nouvelle-Calédonie, dont certains de nos collègues, ainsi que les forces de l'ordre sur le terrain, auxquelles nous apportons tout notre soutien. Loin d'inciter à l'insurrection – nous nous associons évidemment aux appels au calme –, nous devons cepend...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSabrina Sebaihi :

Les personnages s'y renvoient les mêmes arguments pour se convaincre de leur justesse, et tout s'y passe comme si l'accord de Nouméa avait été atteint sans encombre, comme si sa suite logique était une réforme décidée par l'État, pour l'État et avec l'État. Monsieur le ministre, les faits sont têtus. Vous sélectionnez ceux qui vous arrangent : vous évoquez le Conseil d'État, pas l'ONU, qui est d'un autre avis ; vous citez le Congrès de la Nouvelle-Calédonie quand il va dans votre sens, mais lorsque ce n'est plus le cas, ce der...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSabrina Sebaihi :

L'urgence ne réclame pas une réforme unilatérale élaborée à Paris, à 18 000 kilomètres des réalités locales, mais l'écoute, le dialogue, la recherche d'un consensus, l'impartialité de l'État, afin de permettre une évolution politique de l'accord de Nouméa. Cette évolution ne peut advenir que par une remise en question du rôle qu'a joué jusqu'à présent l'État en se montrant partial et bafouant le droit international. Les conditions d'organisation du troisième référendum d'indépendance empêchent tout accord institutionnel sérieux. Pourquoi feindre d'ignorer que 56 % des électeurs se sont abstenus, boycottant le scrutin, que le Congrès de la Nouvelle...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDanièle Obono :

...stre – qui semble découvrir au fur et à mesure ce que nous disons depuis le début, comme l'a souligné le collègue Delaporte –, personne, y compris les parties prenantes en Nouvelle-Calédonie, ne considère que l'état actuel du troisième corps électoral – spécificité issue de l'histoire – doit demeurer ad vitam æternam. Lors du XIVe comité des signataires de l'accord de Nouméa, qui s'est tenu le 4 février 2016, les indépendantistes ont accepté que le corps électoral citoyen puisse être ouvert aux natifs du pays, y compris ceux n'ayant pas de parents citoyens. Il était normal que ces natifs, qui votaient aux référendums, puissent voter aux élections provinciales. Les parties prenantes ont alors renoncé à introduire des recours contentieux, convenant que le litige était ...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDanièle Obono :

... l'assaut du GIGN, deux parachutistes et dix-neuf Kanaks sont tués. Si je rappelle ces éléments historiques, c'est que la situation actuelle, ici et là-bas, fait largement écho à ce qui s'est passé alors. En 1988, les accords de Matignon-Oudinot permettent de rétablir la paix civile, en prévoyant une période de transition de dix ans devant aboutir à un référendum d'autodétermination. L'accord de Nouméa, en 1998, va plus loin : il reconnaît de facto que les Kanaks sont un peuple colonisé et vise à aboutir à une souveraineté fondée sur le projet d'un destin commun. Il s'agit de fixer les contours d'une communauté historique dont l'enracinement légitime la capacité à décider de l'accession ou non du territoire à l'indépendance. Le compromis historique alors conclu crée la citoyenneté calédo...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDanièle Obono :

La première expression publique de ce changement a été sa décision d'organiser, en décembre 2021, le troisième référendum prévu par l'accord de Nouméa en pleine crise du covid et en plein deuil kanak,…

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAntoine Léaument :

...ux peuples, puisqu'il y a une situation coloniale, le seul moyen pour que la citoyenneté soit à même de définir l'égalité au sens où nous, républicains, l'entendons, c'est que des accords soient négociés entre les différentes parties. Prendre en compte l'identité kanak, c'est aborder en républicains les questions relatives à la Nouvelle-Calédonie. Je rappelle qu'il est question, dans l'accord de Nouméa, de la mise en place d'une citoyenneté calédonienne pouvant aboutir à une nationalité. La séparation entre nationalité et citoyenneté n'a pas toujours existé. Quand, en 1793, on invente la citoyenneté, elle est en même temps la nationalité : ce qui définit l'identité nationale française est la qualité de citoyen. La distinction entre citoyenneté et nationalité intervient plus tard, au début du XX...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDanièle Obono :

L'ONU considère l'archipel de Kanaky-Nouvelle-Calédonie comme l'un des dix-sept territoires non décolonisés de la planète. Les Kanaks représentent 39 % de la population, mais 61 % des personnes les plus pauvres, 70 % des chômeurs, 90 % des détenus de la prison de Nouméa. Le rééquilibrage économique n'a pas eu lieu et les inégalités structurelles aggravent les difficultés sociales.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPhilippe Gosselin :

Le développement de ce territoire est sous l'épée de Damoclès. Arrivés au terme du processus issu des accords de Matignon et de Nouméa, nous devons prendre garde à ce que nous faisons. Nous n'oublions ni les ombres et les lumières de l'histoire, ni le destin commun : la fin du processus ne doit pas signifier la fin de la méthode. Au-delà du vote de ce soir, cette recherche du consensus doit rester une marque de fabrique. Disons-le sans détour : il n'est plus acceptable que la proportion des électeurs privés du droit de vote aux...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDanièle Obono :

...é ? Vous m'avez interpellée, sur les réseaux sociaux, à propos du droit de vote des résidents étrangers. C'est un grand sujet républicain, dont nous aurons peut-être le temps de discuter lorsque nous examinerons d'autres amendements au projet de loi constitutionnelle. Vous considérez que la démocratie sera retrouvée quand ce projet de réforme constitutionnelle sera entériné, comme si l'accord de Nouméa – et je peux le comprendre, de votre point de vue de non-indépendantiste – avait brisé la démocratie ou avait constitué un recul en la matière. Or l'accord de Nouméa – certes, ce n'est peut-être pas votre lecture de l'histoire –, en tant qu'élément d'un processus de décolonisation, en tant qu'il s'inscrit dans la déclaration reconnaissant l'identité du peuple kanak, sa nature de peuple premier –...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAude Luquet :

Les Calédoniens ont besoin de sérénité, de confiance, de stabilité. Dans le Grand Nouméa, les dernières heures ont été marquées par des pillages et des incendies. Pour répondre aux émeutes de jeunes, des groupes de défense des quartiers se sont créés. Nos forces de l'ordre sont sur le terrain : soixante gendarmes ont été blessés. Rien ne justifie la violence. Un responsable de la Cellule de coordination des actions de terrain (CCAT) a évoqué un contexte social plus complexe que la s...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPhilippe Gosselin :

... plus de 400 cadres. Il s'agit d'une communauté particulière, mais la Nouvelle-Calédonie est désormais un peu à l'image de la France moyenne. Les gens ne gagnent plus leur vie de la même manière qu'avant. Les sangs se mêlent, puisque le taux de mariages mixtes est passé de 6 ou 7 % à 14 ou 15 % – c'est peut-être encore trop peu, mais c'est un exemple concret. Une grande partie des Kanaks habite à Nouméa, dans des quartiers qui ne sont pas uniquement des quartiers populaires ou en difficulté. Il faut avoir conscience de tout ce processus. Or, si l'on vous écoute, sans mauvais jeu de mots ni référence raciste à la couleur de peau, c'est d'un côté noir et de l'autre blanc.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAude Luquet :

Nous avons envie de débattre, mais nous n'avons pas envie d'examiner des amendements qui sont complètement hors sujet. Notre responsabilité commune est d'accompagner le peuple calédonien. Or, une fois de plus, en cette fin de journée, ce n'est pas ce que vous faites. Je ne pense pas que, si l'on nous regarde de Nouméa, du Grand Nouméa, du Mont-Dore, de Koné, de Maré, des îles Loyauté, on ait le sentiment que ces amendements nous permettent d'avancer sur la question du dégel du corps électoral et sur les questions qui nous importent.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBastien Lachaud :

La réalité, c'est que cela figure dans le texte de l'accord de Nouméa. Mais quel est le résultat du rééquilibrage économique, vingt-cinq ans après ? Sept chômeurs sur dix, 71 % des pauvres, 69 % des jeunes sans emploi ni formation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBastien Lachaud :

et 90 % des détenus de la prison de Nouméa sont kanak, alors que les Kanaks ne représentent que 40 % de la population. Si le rééquilibrage a commencé, il est loin d'être arrivé à son terme.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBastien Lachaud :

La situation coloniale perdure, tout simplement parce que le rééquilibrage – qu'elle a rendu nécessaire – n'est pas allé à son terme. Vous estimez que nous sommes arrivés à la fin d'un processus. Certes, les trois référendums ont eu lieu, même si le troisième est contesté, mais que dit l'accord de Nouméa ? Il dispose que tous les acquis sont irréversibles.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBastien Lachaud :

Ils sont irréversibles et garantis constitutionnellement. Or le gel du corps électoral est inscrit dans l'accord de Nouméa, donc garanti par la Constitution. C'est un principe irréversible tant que les parties n'ont pas validé un nouvel accord. C'est pourquoi le projet de loi constitutionnelle viole l'accord !

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBastien Lachaud :

Nous sommes en train de tordre le cou à l'accord de Nouméa, alors que nous devrions créer les conditions d'un nouvel accord en envoyant une mission du dialogue. Je sais que vous y êtes favorable, monsieur Gosselin.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDanièle Obono :

...et dans une perspective d'émancipation, le peuple kanak, peuple autochtone – le terme est précisément défini par l'ONU –, reconnaît les oubliés de l'histoire dont parlait ma collègue Chikirou. Il reconnaît l'appartenance de toutes ces communautés et populations à un destin commun. C'est la force de ce processus, et l'un des points sur lequel les acteurs se sont appuyés pour aboutir à l'accord de Nouméa. Cela justifie aussi le périmètre du corps électoral référendaire et celui des élections au Congrès et aux assemblées de province.