33 interventions trouvées.
J'ai la parole, vous l'aurez aussi durant votre niche ! Les langages sont par institutions arbitraires et convenances des peuples » disait Rabelais. Depuis 1539 et l'ordonnance de Villers-Cotterêts, l'État s'est attaché à consolider notre droit linguistique afin de protéger l'emploi de la langue française dans la vie économique, sociale et culturelle. Au ministère de la culture, cette mission est assurée par la Délégation générale à la langue française et aux langues de France (DGLFLF), conformément aux dispositions de la loi du 4 août 1994, dite loi Toubon.
Je suis désolée de reprendre les propos de ma collègue Anne Brugnera : cette proposition de loi est une tromperie. Elle souhaite en réalité s'attaquer à la féminisation de la langue française.
En effet, l'écriture inclusive est déjà encadrée par deux circulaires, de 2017 et 2021. Que disent ces circulaires ? C'est peut-être ce qui vous embête : qu'il faut promouvoir la féminisation de la langue française. Pourquoi ? Car cela permet d'améliorer l'égalité entre les femmes et les hommes. La langue et la grammaire doivent évoluer, en même temps que la société. Enfin, permettez-moi de douter de vos intentions quand, dans vos rangs, l'un des vôtres estime que les femmes sont mieux à la maison !
Madame la présidente, permettez-moi de vous présenter mes hommages et non pas mes femmages. Je vous respecte trop pour cela et j'ai le sens du ridicule. Il est temps de recentrer le débat, après les absurdités et les caricatures que nous avons entendues à propos de notre proposition de loi. Celle-ci a pour ambition de protéger la langue française contre une entreprise insensée qui la défigure, l'abîme et la déconstruit en se parant du titre trompeur d'écriture inclusive. Selon l'Académie française, elle est en réalité un péril mortel pour notre langue.
Comme le précise la Constitution, la langue française est la langue de la nation. Elle est un bien commun transmis par l'école, la famille, les œuvres de l'esprit et des arts, et les systèmes d'information. Elle est vivante, parlée par 500 millions de locuteurs ; ses évolutions sont naturelles et nous n'y trouvons rien à redire. La langue française est notre héritage et notre patrimoine, dont nous ne sommes pas les propriétaires, mais les légataire...
La langue française est, sur le territoire de la République, la langue de ce que le code civil appelle la communauté nationale. En prétendant la féminiser artificiellement, les tenants de l'écriture inclusive méconnaissent son histoire et ses principes constitutifs. Ils les travestissent plutôt, dans un sens communautaire, diversitaire et séparatiste.
...e peut être ni récitée, ni dictée, ni chantée. Elle dresse un obstacle insurmontable à l'apprentissage de la lecture pour quiconque, élève ou adulte, éprouve des difficultés dans ce domaine. Faut-il vous rappeler que la France compte 2,5 millions d'illettrés ? Cette aberration linguistique est exclusive et excluante. C'est pourquoi je vous invite à voter cette proposition de loi, pour que vive la langue française !
...les excès de l'écriture inclusive – je ne sais pas si vous allez les comprendre : « Tous.te.s celleux qui étaient là n'ont pas tous.te.s eu la chance de parler, mais tous.te.s étaient d'accord » et « L'éducateurice de mon enfant dit qu'iel a des talents de créateurice. » Nous sommes là pour dénoncer les excès, mais nous n'admettons pas qu'une loi vienne réguler l'usage, car c'est lui qui fait la langue française, avec un contrôle de l'Académie française. C'est bien l'usage le législateur suprême.
Je vais m'efforcer de reprendre le fil de la discussion – ce n'est pas facile. Monsieur le rapporteur, monsieur Chudeau, au-delà des problèmes de tableur Excel, non, la langue française n'est pas attaquée par l'écriture inclusive. Vous voulez la défendre, mais il faut la simplifier,…
…comme le demandent de nombreux linguistes depuis des siècles, pour éviter qu'elle ne soit trop difficile à maîtriser par tant de personnes. Monsieur le rapporteur, la beauté de la langue française ne tient pas à sa complexité, à sa difficulté à être abordée par tous et toutes. Oh, que non ! S'il faut la protéger, ce n'est certainement pas contre l'égalité et la mise en visibilité des femmes mais, au contraire, contre son incapacité à laisser toute sa place à la moitié de l'humanité. Non, la langue française n'est pas attaquée ; elle évolue avec la société, et vous n'y pourrez rien. L'égal...
j'ai une confession à vous faire : je me suis converti. Je suis, comme beaucoup d'entre vous, amoureux de la langue française, et j'étais aussi un professeur habitué à manier une langue que je considérais comme un peu sacrée, somme toute figée ; j'étais un peu rigoriste sur les bords, en définitive, un peu rigide, moi aussi. Peut-être parce que j'avais oublié que, chaque année, de nouveaux mots entraient dans le dictionnaire, dont beaucoup sont étrangers – et sans quotas –, que la langue d'oïl du XII
par l'extension du domaine de la lutte contre les stéréotypes de genre et pour l'égalité. Depuis, à vrai dire, je ne me pose plus la question de la défense rigoriste de la langue française ni même celle de l'esthétique qui, je vous le concède, s'en trouve un peu altérée.
Nous ne vous avons donc pas attendus pour traiter cette question. Mais l'important, c'est que ces circulaires interdisent le point et le tiret médians dans les textes administratifs et scolaires et, dans le même temps, favorisent et encouragent la féminisation de la langue française. Et je crois bien que c'est cela qui nous différencie. Nous refusons l'emploi de graphies difficiles à lire et à comprendre et qui, de ce fait, sont excluantes, mais nous nous battons pour l'égalité entre les femmes et les hommes, laquelle passe, ne vous en déplaise, par le langage. C'est pourquoi nous proposons de supprimer l'article unique et, ce faisant, cette proposition de loi inique.