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Arrêtez de parler des Kanaks ! Ce soir, j'ai une pensée pour Simon Loueckhote et Gérard Poadja, sénateurs de la République, pour Auguste Parawi-Reybas, élu de la République, pour Alcide Ponga, président du RPCR, le plus vieux parti non-indépendantiste en Nouvelle-Calédonie : ce sont des Kanaks non-indépendantistes, qui portent haut les couleurs de la France et en sont fiers !
Le dialogue, visiblement, c'est pour tout le monde, sauf exception. C'est pour tout le monde, sauf pour le Parlement, qui est muselé à chaque fois qu'un projet de loi passe par 49.3, et pour les habitants de Nouvelle-Calédonie, à qui vous imposez une date butoir pour trouver un accord et qui manifestaient encore il y a quelques heures. Il est temps d'écouter l'ONU, les populations kanak et les ONG qui vous alertent sur la précipitation avec laquelle vous traitez l'enjeu du dégel du corps électoral. Il est temps de freiner vos ambitions pour éviter de raviver un conflit ouvert entre loyalistes et indépendantistes. Déjà, cette nuit, la perspective du vote de ce texte a embrasé la Nouvelle-Calédonie, théâtre d'incendies et de manifestations massives. Les secteurs des transports rou...
...qui diminue la valeur de son résultat. Or c'est bien parce que vous avez voulu forcer les choses qu'une majorité n'a pas participé à ce référendum – en particulier les indépendantistes –, et que nous ne pouvons pas avoir un débat calme et apaisé ce soir. Le camp indépendantiste n'a jamais demandé que le référendum ne se tienne pas, seulement qu'il soit reporté, justement pour respecter la culture kanak, comme c'est prévu dans l'accord de Nouméa. Nous sommes au Parlement et vous invoquez la démocratie. Mais, en Nouvelle-Calédonie, la démocratie parlementaire s'est exprimée par la voix du Congrès de Calédonie, qui a appelé à un report du projet de loi. Pourquoi ne l'avez-vous pas écouté ? Pourquoi n'ajournez-vous pas ce projet, pour relancer les discussions en vue d'aboutir à un accord, comme le...
...de 1988 et l'accord de Nouméa de 1998 ont marqué la fin d'un processus négocié et constitutionnalisé de décolonisation et d'émancipation au sein de la République française. Ils ont permis aux Calédoniens de « tourner la page de la violence et du mépris ». Ils ont également marqué le début d'un « destin commun », du partage des responsabilités institutionnelles, de la reconnaissance de l'identité kanak et de la légitimité des autres communautés. Ce cadre consensuel a permis à la vie politique calédonienne de s'exprimer et de se déployer pleinement et de manière apaisée – ce dont il faut se réjouir. Ce chemin, dessiné par les parties prenantes aux accords de Matignon et de Nouméa, intégrait comme étapes trois consultations référendaires, lors desquelles les Calédoniens ont, par trois fois, décid...
.... En même temps, le basculement dans la violence doit toujours être condamné. L'État, monsieur le ministre, ne peut jouer seul sa partition. Comment éviter la guerre civile ? On a évoqué, dans le débat, la question de l'universalisme ; je suis un universaliste républicain, mais je sais qu'en Nouvelle-Calédonie, nous avons emprunté un chemin différent en reconnaissant des communautés et un peuple kanak dès 1988, en acceptant la discrimination positive et la préférence territoriale.
...une fois un tel accord conclu que la modification constitutionnelle pourra s'opérer. Nous restons dans la droite ligne de ce qui a été fait et de ce qui a été majoritairement exprimé ce soir dans l'hémicycle. Un tel compromis permettrait de sortir du débat par le haut et de ramener la sérénité et la tranquillité en Nouvelle-Calédonie. Il permettrait surtout aux personnes qui y résident, tant les Kanaks que les autres, de se diriger vers un destin commun apaisé et de préparer l'avenir ensemble, notamment sur le volet économique et social – une crise économique et sociale frappe le territoire en ce moment. L'urgence n'est pas tant de dégeler le corps électoral que de permettre à ces personnes-là de continuer à bâtir leur territoire.
...est. Deux histoires, deux fins différentes ; un acteur commun, la France. La France prend possession de la Nouvelle-Calédonie en 1853 et la France se fait envahir par l'Allemagne en 1940. Quand je vous dis cela, ce n'est pas pour réveiller de vieilles blessures, mais pour vous dire qu'il y a des faits historiques sur lesquels nous ne pouvons pas nous asseoir. Ce peuple autochtone, devenu peuple kanak, a fait le choix de la paix avec les accords de Matignon-Oudinot, en 1988, et ceux de Nouméa, en 1998. Ces accords sont issus de longues, très longues discussions et de consensus pour garantir la paix et le vivre-ensemble avec la volonté d'un destin commun. Les drames ont marqué les esprits. Nous devrions toujours avoir ces principes fondateurs comme boussole, mais ont-ils leur place dans la méth...
...'alignement sur l'une des parties, qui empêchent d'aboutir. Dans ces conditions, l'Assemblée nationale et la Constitution ne servent qu'à tordre le bras aux parties dans la négociation. Cela devrait interpeller une partie de nos collègues. Toutes les personnes qui nous écoutent ne se rendent peut-être pas compte de ce qu'il s'agit. Je ne voudrais pas que l'on croie qu'il y aurait, d'un côté, les Kanaks xénophobes ou que sais-je et, de l'autre, les universalistes, les grands démocrates.
Avant de commencer, je souhaiterais avoir une pensée pour l'ensemble des personnes qui ont perdu la vie à la suite des crimes perpétrés dans le cadre de la lutte du peuple kanak pour son autodétermination.
S'agissant de la multiculturalité de la société néo-calédonienne, vous n'avez rien découvert, monsieur le ministre. Ce sont les Kanaks eux-mêmes, à Nainville-les-Roches, qui en ont accepté le principe, en incluant tous les oubliés de l'histoire, les bagnards, les personnes menées en Nouvelle-Calédonie pour y travailler, toutes ces communautés qui constituent la société néo-calédonienne ; elles sont d'ailleurs comptabilisées en tant que telles. On entend beaucoup parler d'universalisme mais en Nouvelle-Calédonie, on distingue le...
Je le répète : il n'y a pas les Kanaks, d'un côté, et les autres, de l'autre. C'est un débat collectif qui doit avoir lieu ; or vous l'empêchez.
…et le refus obstiné de reconnaître les minorités, ce qui lui est d'ailleurs régulièrement reproché par le Conseil de l'Europe ou le Comité des droits économiques, sociaux et culturels de l'ONU. Il a ainsi fallu attendre les accords de Nouméa pour que le peuple kanak soit reconnu. On a un peu l'impression d'un retour en arrière aujourd'hui.
...t ne vise ni à essentialiser ni à prendre parti. Essayons de faire en sorte que l'on n'ait pas à revivre ce que la Nouvelle-Calédonie a vécu, que l'on n'ait pas à revoir des assauts dans des grottes, ni le sang couler de nouveau. Ici, à l'Assemblée nationale, nous regardons ça de loin, en pensant maîtriser l'histoire de ces territoires. Nous non plus, ultramarins, ne maîtrisons pas l'histoire de Kanaky ,
J'appuie, évidemment, cet amendement qui tend à redonner leur place aux négociations. Il repose sur le principe fondamental qu'est la reconnaissance des droits du peuple kanak en tant que peuple premier. Il n'y a pas que les droits individuels, il y a aussi les droits collectifs et les droits des peuples. Permettez-moi de vous opposer une autre conception de l'universel : un universel « riche de tous les particuliers », comme l'écrivait Aimé Césaire dans sa lettre de démission à Maurice Thorez. En l'espèce, nous nous trouvons face à un cas particulier : celui des droi...
Je suis inquiet car, sans accord des Kanaks – ce qui se profile, semble-t-il –, la France sera mise en difficulté sur le plan international. Les Russes, les Turques ou les Chinois pourront ironiser sur ces donneurs de leçons, incapables de se hisser à la hauteur de la morale qu'ils professent. La situation des minorités en France n'est en rien comparable à celle des Ouïghours, des Tchétchènes ou des Kurdes ; pour autant, faut-il tendre le...
Dans l'intérêt des Calédoniens eux-mêmes, qu'ils viennent de l'Hexagone ou soient d'origine kanak et si nous voulons préserver la paix sociale, il ne peut y avoir d'accord partiel ou de loi qui forcerait un camp, il ne peut y avoir qu'un accord global, auquel les gens parviendront sans qu'on leur mette le couteau sous la gorge en disant : soit vous décidez, soit le Parlement français décidera.
... économie. Le futur statut de la Nouvelle-Calédonie devra par ailleurs prendre en compte l'identité du territoire, en respectant les identités locales et en recherchant l'apaisement. Ce statut devra conserver les acquis de l'accord de Nouméa, les larges compétences dévolues à la Nouvelle-Calédonie et à ses provinces ainsi que les mesures préférentielles, notamment en matière d'emploi. L'identité kanak doit également être protégée, préservée, notamment par le statut civil coutumier. Le dégel du corps électoral doit évidemment être limité aux natifs du territoire et aux Français qui y résident depuis suffisamment longtemps pour manifester un attachement réel à la Nouvelle-Calédonie. Premier groupe d'opposition, le Rassemblement national accorde la plus grande importance à un avenir propice au d...
mais aussi par le droit international, puisque la Nouvelle-Calédonie a été inscrite par l'ONU sur la liste des territoires non autonomes. En 1853, la France a décidé que ce territoire serait sien : des colons ont accaparé les terres ancestrales du peuple kanak, et une administration pénitentiaire et coloniale a organisé une colonie de peuplement. En 1972, le Premier ministre Pierre Messmer voulait encore organiser une immigration massive afin d'empêcher toute indépendance. Aujourd'hui, l'héritage du système colonial est partout en Nouvelle-Calédonie. Plus de trente ans de politiques de rééquilibrage n'ont pas permis de faire reculer les inégalités soc...