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Vous vous proclamez à la tête d'un gouvernement d'action. Personne ne vous reproche de ne pas avoir agi pendant cinq ans. Nous vous reprochons d'avoir agi au détriment de toute idée de justice, ce qui est très différent.
...re de la motion de censure déposée par l'ensemble des groupes de la Nouvelle Union populaire, écologique et sociale. Le groupe Horizons et apparentés déplore cette bien navrante décision. Une motion de censure déposée avant même que la Première ministre ne prononce sa déclaration de politique générale, qu'est-ce que cela dit ? Cela démontre que, sans même connaître les orientations politiques du Gouvernement ,
...urs un progrès, jamais une charge. Pour nous, le travail est facteur d'émancipation si et seulement s'il n'est pas une version contemporaine de l'aliénation et de l'esclavage et s'il paie décemment. C'est pourtant du bon sens : tout travail mérite salaire. Pour nous, l'âge de départ à la retraite doit contribuer à réduire les inégalités, non à les aggraver. Pour vous et pour les membres de votre gouvernement, ce n'est peut-être pas un sujet d'angoisse, mais admettez que pour celles qui se cassent le dos pour garder nos enfants, nettoyer nos bureaux, s'occuper de nos aînés, pour ceux qui tiennent le marteau piqueur, qui réparent les toits, conduisent des bus, 65 ans, c'est tard, c'est bien trop tard.
...unes ; au nom de la liberté, nous défendons la garantie universelle des loyers, le SMIC à 1 500 euros et la revalorisation de toutes les petites pensions de retraite ; au nom de la liberté présente et future, nous défendons une action environnementale et climatique ambitieuse. Madame la Première ministre, pour que la clarification soit complète, nous devons maintenant parler de la dette. Pour le gouvernement que vous dirigez, la seule dette qui mérite qu'on s'y consacre est la dette financière. Dans votre déclaration de politique générale, vous l'avez placée au rang de priorité absolue, reléguant au « dès que possible » l'action en faveur du climat et de la biodiversité.
... le suivant : pour les générations futures, agissons tout de suite. Nous leur devons la souveraineté énergétique, le 100 % renouvelable comme horizon de moyen terme, la limitation de la hausse des températures à 2 degrés, ce qui est déjà beaucoup, la sortie de l'élevage industriel et le zéro pesticide, l'isolation thermique de 700 000 bâtiments par an. Madame la Première ministre, entre vous, le gouvernement que vous dirigez, et nous, il n'y a pas de confiance. Votre discours de la semaine dernière ne nous a pas rassurés et ce que nous a fait subir le Président Macron pendant cinq ans ne nous laisse rien espérer. Il a embarqué le pays dans des tempêtes sur un navire sans boussole, en prétendant que tribord et bâbord se confondaient. Puis le navire a tangué sous l'Arc de Triomphe, il a pris l'eau dans...
Le 16 mai dernier, madame la Première ministre, vous avez tweeté : « Merci à Emmanuel Macron de sa confiance et de l'honneur qu'il me fait en me nommant Première ministre. » Quelques jours plus tard, vous vous êtes présentée avec votre gouvernement devant la représentation nationale, de façon un peu cavalière, sans nous demander notre confiance, laissant penser qu'elle allait naturellement de soi. Afin de faire respecter le Parlement, nous n'avions par conséquent pas d'autre choix, avec nos alliés de la Nouvelle Union populaire, écologique et sociale, que de déposer cette motion de censure. Vous en conviendrez, madame la Première ministre,...
Puis il a, à mot couvert, appelé à voter pour Emmanuel Macron au second tour : je ne remets pas en cause ce jugement de valeur. Mais, trois mois après, alors même que le Gouvernement ne s'est pas encore mis au travail et n'a pas pu faire ses preuves, il est compliqué de le censurer sans savoir ce qui sera fait. Malgré une campagne menée sous le slogan « Mélenchon à Matignon », vous êtes bien loin d'obtenir une majorité, même relative, dans cette assemblée.
N'estimez-vous pas que nous devons donner l'exemple ? Ne pensez-vous pas que ces pantomimes contribuent à discréditer le mandat que vous ont confié les Français ? Votre motion ne sera votée que par les groupes de la NUPES : vous aurez ainsi réussi indirectement à conforter le Gouvernement. Les députés du groupe Libertés, indépendants, outre-mer et territoires que je représente – il s'agit certes d'un petit groupe, comme vous le dites très bien Mme Raquel Garrido – ont été élus contre des candidats de l'ancienne majorité, contre des candidats de votre union de groupes et contre des candidats du Rassemblement national. Ils s'inscrivent dans l'opposition, mais refusent la caporalisa...
Réélire le président : tel a été le choix des Français. Leur choix fut aussi de se doter d'un gouvernement en mesure d'agir, sous la direction de la Première ministre – laquelle n'aura perdu ni son calme ni sa détermination, malgré vos vociférations.
Venons-en à l'argument que vous invoquez : le Gouvernement devrait être censuré pour ne pas avoir demandé de vote de confiance à l'Assemblée. Si vous avez parfaitement le droit de déposer une motion de censure, vous devez accepter que rien n'oblige le Gouvernement à solliciter un vote de confiance – c'est son droit, comme c'est le vôtre. Vous usez de votre droit, le Gouvernement aussi ; il vous faut l'accepter : c'est aussi cela, la V
De nombreux gouvernements n'ont d'ailleurs pas sollicité de vote de confiance sous la V
Madame la Première ministre, chacun, ici, mesure la gravité de la situation de notre pays et la responsabilité qui incombe à votre gouvernement, mais aussi à chacun d'entre nous ici présents. Nous traversons déjà une crise sociale, économique et sécuritaire.
Quelle hypocrisie, d'ailleurs, de vouloir faire sauter un gouvernement que vous avez mis au pouvoir !
Vous êtes et vous resterez les responsables de la mise en place de ce gouvernement.
...Ainsi, je regrette, madame la Première ministre, que votre intervention, la semaine dernière, ait été plus proche de la présentation du rapport moral d'une administration froide et technocratique que du discours de la Première ministre de la sixième puissance mondiale. Je déplore également l'exercice d'autosatisfecit indécent auquel nous avons assisté qui démontre la déconnexion des réalités d'un gouvernement borné, décidé à ne rien changer.
...e rassembler. Il faut rassembler un pays fracturé par cinq années de politique trop souvent erratique, déconnectée du réel et – il faut le dire – largement inefficace. Aujourd'hui, dignes héritiers de leur chef de file, les députés de la NUPES s'allient pour proposer dans cet hémicycle ce qu'ils savent faire le mieux : fracturer. Ils le font au détour d'une motion de censure déposée contre votre gouvernement, afin de mettre à genoux votre légitimité, madame le Premier ministre. Il s'agit donc d'une stratégie résolument offensive – pour ne pas dire d'une stratégie de blocage qui vise à nous faire obéir à un homme – vous voyez de qui je parle –, alors que, comme l'a si bien formulé la philosophe Simone Weil, « l'obéissance à un homme dont l'autorité n'est pas illuminée de légitimité, c'est un cauchema...