Les amendements de Perceval Gaillard pour ce dossier

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Monsieur le ministre de l'intérieur et des outre-mer, lors d'une récente interview parue dans Le Point, vous avez tenu sur l'esclavage des propos révisionnistes et paternalistes que l'on aurait espéré ne plus jamais entendre au XXIe siècle.

Vous avez dit : « C'est la République française qui a aboli l'esclavage. Donc, on leur demande d'aimer la République, pas toute l'histoire de France évidemment. » Non, ce n'est pas la République qui a libéré les esclaves, mais ce sont les esclaves eux-mêmes qui se sont libérés par leur lutte et leur combat.

Non, vous ne pouvez pas exiger que l'on vous aime ! D'ailleurs, peut-il exister une injonction à l'amour ? L'amour relève du consentement et du respect, exactement l'inverse de l'esclavage, qui incarne les pires contraintes et violences que l'humanité ait jamais créées.

Monsieur le ministre, l'ignorance est une chose, le mépris en est une autre. Vous n'êtes pas le premier, et malheureusement pas le dernier, à ne rien connaître ni comprendre aux outre-mer. En revanche, vous êtes l'un des rares à vous permettre une telle condescendance. Ainsi, je vous le dis comme je le pense : vous nous faites honte !

En tant que député de La Réunion, je vous le dis comme tel, aux côtés de mes camarades et collègues ultramarins : vous êtes disqualifié après de tels propos. Lorsque vous parlez ainsi, vous ne représentez pas la République mais son antithèse. La République ce sont nos reines et rois marrons, nos résistantes et nos résistants. La République c'e...

Alors, comme seize de mes collègues ultramarins et moi-même vous l'avons demandé dans un courrier, nous exigeons des excuses.

Au nom de nos peuples, de celles et ceux qui ont lutté pour leur liberté dans des conditions très difficiles et qui incarnent, plus que vous ne le ferez jamais, notre devise républicaine émancipatrice : Liberté, Égalité, Fraternité